Dutilleux – Dusapin – Canat de Chizy

Tout d’abord Dutilleux : je crois bien que cette version de Victor Julien-Laferrière (vainqueur du Concours Reine Elisabeth en 2017 – cf.,), avec l’Orchestre national de France dirigé par l’excellent David Robertson « se hisse » en tête de la discographie, aux côtés de la version Poltéra (cf. une discographie ici). Que de beauté orchestrale et de phrasés tant au niveau du soliste que de l’orchestre – sans doute un des meilleurs enregistrements de l’année – une version enivrante.
Le disque est couplé avec le concerto pour violoncelle et orchestre Outscaoe de Dusapin, avec le même orchestre dirigé cette fois par Kristiina Polska, œuvre écrite pour une commande de l’Orchestre symphonique de Chicago avec Alisa Weilerstein. L’œuvre débute par une longue  séquence soliste (pourquoi la ponctuer de quelques notes de ce qui me semble un xylophone, instrument qui sonne pour moi très daté ,sauf pour les pièces qui lui sont spécifiquement dédiées). C’est une œuvre prenante, au caractère lento ménageant de très beaux équilibres soliste / orchestre.
À part la couverture, un superbe disque Alpha Classics


Paraty propose une anthologie consacrée à la musique d’Edith Canat de Chizy ; il s’agit d’un anthologie pour  ensemble de chambre, interprétée par l’Ensemble Orchestral Contemporain, dirigé par Bruno Mantovani, compositeur et chef d’orchestre qui siège comme elle à l’Académie des beaux-arts. 
Quatre œuvres au programme : Vagues se brisant contre le vent (2006), Pluie, vapeur, vitesse (2007) et deux œuvres de 2020 : Outrenoir et Missing II, transcription du concerto pour violon Missing.
Les deux premières ont été inspirées par des peintures de Turner et la troisième par Soulages. Cela fait penser aussitôt au spectral Hugues Dufourt qui a écrit de nombreuses œuvres d’inspiration picturale.

Vagues se brisant contre le vent
Il s’agit d’un œuvre courte pour flûte et ensemble, une sorte d’ostinato avec un soliste bondissant.

Pluie, vapeur, vitesse
Pièce en quelque sorte sœur de la précédente, elle est plus volubile,  parfois fourmillante, « fusante », toujours superbement sonnante, elle se termine dans une atmosphère raréfiée, très poétique.

Outrenoir

Inspirée par les vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, la pièce est de couleur plus sombre et méditative, un contrepoint très réussi aux vitraux de Soulages.

Missing II

Missing, son 2e concerto pour violon avait été écrit à la suite du décès accidentel du violoniste David Erlih (cf. compte-rendu de la création en 2017). On retrouve dans cette version pour orchestre de chambre les charmes de la pièce originale avec ses miroitements, sa délicate orchestration.

Une très belle anthologie d’une musique raffinée mais à la fois accessible et prenante. Un CD Paraty.

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