Musiques juives en Suisse

Quand on reçoit cet album de 2 CDs, qui plus est au design un peu amateur, on se dit oh là là…
Pour les compositeurs suisses, on connaît Frank Martin, voire Honegger si on peut l’y rattacher, mais c’est à peu près tout ; quant aux compositeurs suisses d’origine juive, on se doute que nombre d’entre eux ont, comme les interprètes, rallié l’Helvétie avant ou au début de la Deuxième Guerre mondiale.
Mais à part Ernest Bloch (1880-1959), quid de Max Ettinger (1974-1951), Isadore Freed 1900-1960), Ernst Levy (1895-1981), Frank Ezra Levy (1930-20017), Boris Mersson (1921-2013), Daniel Schnyder (1961*) ou encore Aaron Yalom (1918-2002) ?

Les œuvres sélectionnées dans cette parution sont essentiellement écrites pour instrument à cordes solo et piano sauf quelques pièces avec saxophone de Daniel Schnyder dont il est lui-même l’interprète.

Si ce papier existe c’est bien sûr que malgré mes préventions de départ j’ai été enchanté à l’écoute des musiques de ces deux CDs. Il en émane globalement un sentiment de poésie non pas plaintive mais plutôt chaleureuse. Le programme commence avec l’assez célèbre Nigun d’Ernest Bloch, qui campe bien la teneur de cet album.

La Suite pour violon et piano de Max Ettinger est parfois d’une simplicité manifestement malicieuse. La Passacaille d’Isadore Freed, dédiée au violoncelliste Leonard Rose propose des variations très attachantes.
Ernst Levy fut un pianiste de grand renom autant qu’un compositeur très prolifique. Il immigrera aux États-Unis avant de revenir prendre sa retraite en Suisse. Sa musique au travers de cette sonate pour violoncelle est aussi bien construite que distanciée cette fois. Les Eastern Dances d’Aaaron Yalom séduisent par leur originalité rythmique d’inspiration moyen-orientale. La Sonata a tre est un trio de tournure plus néoclassique. Les brèves 10 Little Pièces pour violoncelle et piano de Frank Ezra Levy, comme son trio, sont des pièces faciles et agréables d’écoute.
Enfin plusieurs pièces du saxophoniste Daniel Schnyder complètent ce panorama, pièces souvent enjouées et jazzy.

On cherchera en vain ici l’influence du compositeur juif le plus célèbre, Arnold, mais c’est un programme original et attachant avec d’excellents interprètes.

Un album Cascavelle.

 

 

 

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