Quelques nouveautés reçues ou glanées : l’intégrale pour piano de Victor Kalabis, les symphonies 2 & 21 de Mieczysław Weinberg, une anthologie Ravel venue du Nord de la France et des Concerto grosso d’Angleterre.
Le pianiste Ivo Kahánek vient d’enregistrer chez Supraphon l’intégrale des pièces pour piano du compositeur tchèque Victor Kalabis (1923-2006). Cette intégrale tient en 2 CD :
Sonata No. 1, Op. 2 (1947); Sonata No. 2, Op. 4 (1948); Sonata No. 3, Op. 57 (1982); Accents, Op. 26 (1967); Entrata, aria e toccata, Op. 41 (1975); Three Polkas, Op. 52 (1979); Four Enigmas for Graham, Op. 71 (1989); Two Toccatas, Op. 88 (1999); Allegro impetuoso, Op. 89 (1999).
On ne notera que peu d’évolution entre les premières et les dernières de cette intégrale. On est dans un langage de type post Stravinsky et Bartók, mais c’est une musique constamment inventive, souvent joyeuse, claire, parfois un peu jazzy (3 polkas). Un bonheur constant.
Que n’ai-je lu comme propos sexistes sur cette chef d’orchestre Mirga Gražinytė-Tyla (un peu comme sur Barbara Hannigan en tant que chef d’orchestre d’ailleurs).
Mirga est directrice musicale à Birmingham depuis 2016, rien moins. Je passe sur la symphonie n°2, un peu pâle, pour introduire rapidement sa 21e « Kaddish », œuvre de près de 55′ sur laquelle le compositeur Mieczysław Weinberg (1919-1996) aurait travaillé près de vingt ans. Cela sent son « sous-Chosta » parfois, mais il y a de vraies beautés dans cette partition : la fin du Largo initial, le 2e Largo très schmeltzer, le facétieux Presto ou encore l’apparition surprenante d’une voix de soprano dans le finale : celle… de Mirga Gražinytė-Tyla ! Une œuvre attachante, superbement défendue par la chef et l’orchestre, avec la contribution très sensible de Guidon Kremer.
Un disque sympathique fait essentiellement de transcriptions, paru chez Klarthe :
Shéhérazade – Introduction et allegro – Trois poèmes de Stéphane Mallarmé – Tzigane, Rhapsodie de concert – Rhapsodie espagnole
L’Ensemble Musica Nigella est basé au Pas-de-Calais. Son directeur artistique est Takénori Némoto, qui a réalisé les transcriptions de Shéhérazade, Tzigane et de la Rhapsodie espagnole. Un bien beau programme Ravel, dont on retiendra principalement la prestation de la mezzo-soprano Marie Lenormand, dans les Mallarmé et surtout dans une très belle Shéhérazade, avec une très belle voix, claire et engagée. Belles interprétations des pièces instrumentales, même si la transcription n’arrive pas à faire oublier l’orchestration originelle de la Rhapsodie espagnole.
Un disque paru chez muso (extraits) s’intéresse aux musiciens italiens présents dans les Îles Britanniques (Londres et Dublin) dans la première moitié du XVIIIe siècle – des concerto grosso principalement de Francesco Scarlatti, frère d’Alessandro, et deux arrangements en concerto grosso de sonates de Geminiani et Corelli. Je n’a rien à ajouter à cet extrait du communiqué de presse : « C’est le jeune ensemble polonais {oh!} Orkiestra Historyczna, sous la direction de sa première violon Martyna Pastuszka, qui vous invite à ce voyage d’Italie au Royaume-Uni. Un son chaleureux et riche qui donne toute sa splendeur et son expressivité à cette musique tantôt vive ou dansante, tantôt tendre, mélancolique ou méditative. Une découverte ! » si : un disque bien agréable.