Ce programme impeccablement interprété et construit est centré autour de la musique de Pierre Boulez, avec, en première mondiale au disque, son Prélude, Toccata et Scherzo. Programme :
Claude Debussy (1862–1918) : Étude retrouvée (1915) - Les Soirs illuminés par l’ardeur du charbon (1917) Olivier Messiaen (1908–1992) : Morceau de lecture à vue (1934) - Des canyons aux étoiles… (1974) : Le Cossyphe d’Heuglin, Le Moqueur polyglotte - La Fauvette passerinette (1961) Pierre Boulez (1925–2016) : Prélude, Toccata et Scherzo (1944) - 12 Notations (1945) - Une page d’éphéméride (2005) Maurice Ravel (1875–1937) : Menuet (1904)
Ce disque fait pendant aux œuvres inédites de Debussy par Nicolas Horvat et à une récent disque réussi d’Alexander Soares.
L’étude retrouvée de Debussy est la version initiale de l’étude Pour les arpèges composés, pièce très ‘chopinienne’ et Les Soirs illuminés par l’ardeur du charbon, une petite pièce écrite en remerciement à son fournisseur de charbon…
Pour Messiaen, outre une page d’étude, sont proposés deux extraits pour piano seul de Des canyons aux étoiles… et une Fauvette. Le Moqueur polyglotte est toute en dynamique et presque étonnante dans la production du compositeur. Comme on parle souvent oiseaux avec Messiaen sans les connaître, voici les photos des trois figurant sur le CD, même s’il y a bien d’autres chants d’oiseaux dans ces partitions.
Ralph Van Raat (1978*) est un pianiste spécialisé dans la musique contemporaine, avec une répertoire très éclectique, jouant aussi bien les musique d’Adams, Bryars, Lindberg, Taverner ou Boulez.
Curieux triptyque – en première mondiale donc, de Pierre Boulez, de 1944, un an avant ses fameuses Notations. Un intitulé façon Franck, un Prélude presque cyclique d’ailleurs, une Toccata de 10’30 façon « un max dodéca » ou plutôt intello-ludique… mais il aurait quand m^me dû faire plus court, et un Scherzo un peu façon Jolivet, mais surtout genre romantisme sec. Les trois pièces de par leur longueur nécessitent une écoute attentive. Suivent les 12 Notations, qui nous ramènent vers un Boulez plus connu, plus inventif ; chacune des douze pièces compte douze mesures et toutes utilisent la même suite de douze notes.
Un vrai bonheur et une belle réussite de ce pianiste qui, si tout se passe bien, devrait donner en janvier prochain un récital Boulez et participer à un débat sur le jeune Boulez avec notamment Philippe Manoury, à la Philharmonie.