Au programme, Vortex temporum de Gérard Grisey (1946-1998) ainsi que Querwuchsig et Risala fl-hob- wa fi’lm al-handasa (!-!) de Fabien Lévy.
On a parlé longuement avec Régis Campo de Gérard Grisey dont il fut l’élève au cours de la rédaction de l’ouvrage « Régis Campo – Musique de l’émerveillement« . Gérard Grisey eut de nombreux élèves qui ont « percé » tels Magnus Lindberg, Éric Tanguy, Jean-Luc Hervé, Brice Pauset, Masakazu Natsuda. Fabien Lévy justement, Franck Bedrossian ou Mark Andre, parmi d’autres. À noter que pendant les cours de composition de Grisey au CNSMP, Pascal Gallois était parallèlement chargé de la classe de basson.
Vortex temporum – cf. présentation de l’auteur – est devenu un classique et a déjà été enregistré au moins deux fois, par l’ensemble Risognanze (publié déjà chez Stradivarius) et l’ensemble Recherche, ce dernier m’ayant paru présenter plus de relief instrumental. Pascal Gallois et son ensemble Prague modern – je vais encore me répéter – font encore une fois merveille ici, le propos est mieux assuré, les rythmes plus resserrés, les figures mieux dessinées (début magique de Vortex II)- très bon enregistrement et notamment un impeccable pianiste.
Viennent ensuite les deux pièces de Fabien Lévy (1968*). Avec la première, on quitte l’univers magique de Grisey pour une musique plus rythmique (ostinato dans le première partie) avant une grande pause au milieu qui introduit des figures dansantes par moments ; je n’y ai pas trouvé, malgré un grand savoir-faire d’écriture, la même force structurelle que dans la pièce de Grisey. Le deuxième œuvre en deux parties Risala fl-hob- wa fi’lm al-handasa (« petit traité d’amour et de géométrie ») présente également des techniques instrumentales recherchées et sophistiquées, la deuxième est plus captivante par sa douceur onirique.