Marc Monnet et Yuji Takahashi chez Odradek

Deux nouveautés chez Odradek consacrées à des pièces pour piano de Marc Monnet (1947*) et diverses œuvres du compositeur japonais Yūji Takahashi (1938*).

Monnet

Il s’agit, à la suite de Chopin et Debussy, de deux cahiers de douze pièces pour piano seul, les études de Chopin étaient sans titre, les Préludes de Debussy avec un titre en fin de page, celles-ci, ces « en pièces », sont titrées explicitement. Les deux cahiers sont respectivement de 2006 et de 2010-2015. François-Frédéric Guy évoque dans le livret, pour le premier livre : Debussy, Prokofiev et Boulez, j’aurais tendance à citer Prokofiev et Messiaen. Le premier Livre notamment est très rythmique, avec une verticalité certaine.
Le deuxième Livre est plus mystérieux, effectivement très « dernier Liszt » et tout en contrastes. En « bonus », la Lettre à Albertine (sa fille), pièce interrogative qui fait penser à l’ambiance d’Unstern!.
Ces 20 pièces nécessitent souvent un technique hors norme, ce qui est bien sûr le cas de François-Frédéric Guy – Je me rappelle avoir été bluffé en concert il  y a de nombreuses années quand il jouait Erlkönig d’Hugues Dufourt.
Une prise de son d’exception vient ajouter un atout à un CD de premier rayon.


Yūji Takahashi

Compositeur pianiste et chef d’orchestre japonais, apparemment célèbre en son pays ; élève de Xenakis, il fut aussi au milieu des années 60 pianiste au sein du Domaine musical

À la pointe du modernisme musical de la musique contemporaine, une « prise de conscience » politique (aspect colonialiste de la musique contemporaine occidentale…) lui fit renier à partir de sa cinquantaine ses partitions précédentes  (transformant leur Copyright en Copyleft…). l’intérêt du présent double album reprenant deux concerts donnés à Tokyo en 2018 et 2019 est de faire entendre successivement les deux facettes de ce compositeur. 

Le concert de la première période donne à entendre des œuvres très construites (Chromamorhe I pour ensemble), variées, parfois surprenantes (Operation Euler pour deux hautbois, Sa さ pour cor solo ou 6 stoicheia, pour quatre violons).

Celui de la « deuxième période » montre un compositeur plus ascétique, plus centré sur la pratique musicale mais avec une musique tout aussi originale.

Très belles interprétations pour un album fourni et original. 

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