L’orgue de la Philharmonie de Paris

L’orgue de la Philharmonie de Paris

L'orgue de la Philharmonie de Paris
L’orgue de la Philharmonie de Paris

C’était journées portes ouvertes ce week-end à la Philharmonie et dimanche j’ai voulu profiter de l’occasion pour entendre ce fameux orgue, joué par des élèves de la classe d’orgue du CNSMDP.
Au programme :

  • Franz Liszt Mephisto-Walz n° 1 – Karol Mossakowski
  • Louis Vierne – Thomas Kientz
    Clair de lune
    Toccata
  • Thierry Escaich – Johannes Skoog
    Eaux natales
    Le masque
    Vers l’espérance
  • Maurice Duruflé – Kumi Choi
    Sicilienne
    Toccata

25 tonnes, 61 notes pour 91 jeux, 6 055 tuyaux, 4 claviers, un système électromagnétique de contrôle à partir d’une console à distance… La partie droite de la photo montre l’orgue lorsqu’il n’est pas utilisé : moult tuyaux, en bois notamment, sont sur la partie gauche; ils se dévoilent un peu par un jeu de panneaux coulissants – cf. photo plus bas (on en saura plus à la faveur d’une interview prévue de l’architecte d’intérieur). Mais en inactivité, il a une vraie « gueule » dans la salle.

C’est un instrument de la maison autrichienne Rieger, harmonisé (pendant 11 mois !) par l’ancien facteur français Michel Garnier, pour des raisons esthétiques : il est « harmonisé français » c’est à dire qu’il sonne clair, plutôt aigu m’a-t-il semblé. C’est très impressionnant de voir un tel « monstre » joué à partie d’une console au milieu du plateau, seul un gros fil les reliant (photo). Un léger décalage entre l’enfoncement de la touche et l’activation des tuyaux oblige l’organiste à anticiper un peu son jeu pour être raccord avec l’orchestre dans le cas de concertos. On aperçoit mieux l’étendue de l’instrument sur cette photo (Rieger)

Je n’ai pas été très emballé par les oeuvres données cet après-midi-là (superbement jouées néanmoins par les élèves du conservatoire), notamment une Sicilienne de Duruflé bien longuette, mais avec une superbe Mephisto valse, qui, du fait de la transcription, paraissait aussi religieuse que diabolique (superbement jouée).

Acoustique : je me suis mis tout d’abord au 1er balcon gauche, là ça ne va pas : s’il est souvent impossible d’être placé en hauteur et côté paroi dans une église, ici on entend 2 orgues : le vrai à gauche et sa réverbération à droite avec 1 à 2 s de décalage. Suis allé ensuite au 1er rang du 2e balcon, là c’était excellent. La dynamique de l’instrument semble parfaitement réglée pour à la fois « sentir » le 32 pieds et entendre parfaitement jusqu’à la plus petite flûte.

Quand on voit les projets ou réalisations récentes de la firme autrichienne Rieger, on se dit que l’orgue – notamment symphonique – a de beaux jours devant lui, mais en même temps on se pose la question du taux d’utilisation d’un orgue symphonique.

D’abord pour une question de répertoire ; il y a certes la 3e de Saint-Saens, la 8e de Mahler, Zaratoustra (je vais essayer de mettre en ligne la superbe Symphonic Peripetia de Kubelik), mais le répertoire avec orchestre me paraît assez restreint; d’autre part le planning de la salle ne doit pouvoir offrir que peu de créneaux pour des récitals d’orgue ? (il faut dire que je suis toujours surpris quand je visite des églises en province dotées d’orgues réputées de ne quasiment jamais y entendre l’orgue sonner : ils répètent tous sur des orgues numériques de salon ?). A suivre…

Une réflexion sur « L’orgue de la Philharmonie de Paris »

  1. Dans certaines villes, classe d’orgue inexistante ou atone, peu de musiciens professionnels, des amateurs parfois très doués, mais n’ayant pas de temps à consacrer à leur passion. Résultat : il y a des orgues (dont certains très beaux), mais personne à mettre aux claviers. Comme à Clermont-Ferrand par exemple. Mais si le cœur vous en dit de venir ?..

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