Jean-Louis Beaumadier – Concertos pour piccolo

Un disque Skarbo

Un nouveau disque de Jean-Louis Beaumadier, notre « Paganini du piccolo », consacré à des concertos qui sont des premières au disque.

Au programme de ce CD enregistré avec Vahan Mardirossian à la tête du Prague Radio Symphony Orchestra :

Florentine Mulsant (1962*) - Concerto pour Piccolo et Orchestre Op.72
Lowell Liebermann (1961*) - Concerto pour Piccolo et Orchestre Op.50
Carl Joachim Andersen (1847-1909) - Moto perpetuo op.8, orchestration de Véronique Poltz - 
Véronique Poltz (1963*) : Kilumac, concertino Op.36
Régis Campo (1968*) - Touch the sky
Jean-Michel Damase (1928-2013) - Concerto pour Piccolo et Orchestre

On avait un peu peur en mettant le CD sur la platine : 6 concertos pour piccolo, compte-tenu de la tessiture de l’instrument, ça risque d’être barbant… En fait, c’est un superbe programme poétique que nous propose Jean-Louis Beaumadier qui, par ses commandes, enrichit singulièrement le répertoire de son instrument.

Qu’on ne s’attende pas à des œuvres d’une syntaxe révolutionnaire, mais à un plaisir musical simple et réjouissant.
Le concerto de Florentine Mulsant est comme un bonbon anglais, avec ses aplats de cordes et une partie soliste joyeuse et poétique, de même pour celui de Lowell Liebermann, un peu dans la même veine, en plus élégiaque. Orchestrée par Véronique Poltz, le Moto perpetuo de Joachim Andersen enchante par la virtuosité demandée au soliste, sans aucun temps de repos… La même Véronique Poltz signe un Concertino tout de pudeur et de grâce, à l’orchestration raffinée. La pièce posthume de Jean-Michel Damase est dans la lignée d’un Poulenc, agréable et aérée, dans une orchestration assez traditionnelle.

J’ai gardé Touch the sky de Régis Campo pour la fin : c’est l’œuvre la plus originale du CD (avec celle de V. Poltz) : on entre d’un coup dans un univers très singulier.
Lionel Pons est l’auteur de l’excellent livret et je ne saurais mieux faire que de le citer : « Chaque mouvement est bref, mais est conçu comme une progression vers une vision embrassant tout le ciel, dans des teintes apparentées à un camaïeu de blancs. Cette couleur de l’innocence entraîne le compositeur vers l’évocation sous-jacente d’êtres chers disparus, dont demeure cette présence à la fois céleste, infiniment douce et réconfortante. […] Régis Campo n’y obéit jamais au dictat d’une forme préétablie, mais son discours répond toujours à un souci d’organisation qui le maintient dans une totale cohésion, même lorsque la donne expressive ou ludique s’affiche au premier plan. C’est de la conjonction entre cette exigence jamais prise en défaut et cette liberté de ton et d’inspiration poétique qui fait de Touch the Sky un jalon incontournable du répertoire piccolistique contemporain. »
On peut citer pour le même instrument le ‘Pic vert’ de Régis Campo  ici.

La sonorité solaire de Jean-Louis Beaumadier, sa virtuosité et sa technique parfaite enchantent l’oreille pendant les 75′ de ce copieux CD parfaitement réussi.

Le CD est sponsorisé par la maison Wm. S. Haynes, fabricant bostonien de flûtes (et piccolos).

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