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Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury - Zeitlauf
Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury se voit fêtés ses 60 ans un peu partout.  Actuellement encore à San Diego, à partir de janvier 2013, il enseignera la composition au Conservatoire de Strasbourg et sera compositeur en résidence à l’Orchestre de chambre de Paris. 
Je relate ici la découverte de son œuvre abondante (plus de 60 œuvres de 1973 à 2012), en ne commentant que les partitions qui m’ont accroché.

Philippe Manoury nous déclarait récemment qu’il ne comprenait pas pourquoi on le prenait pour un « compositeur allemand » – un clin d’œil : écrire Zeitlauf (1982), une pièce de 67′ sur un texte allemand original de Georg Webern (!), basée de plus sur des notions de mémoire et prédictibilité…

On pourra lire avec intérêt la remarquable étude d’Alain Poirier « Philippe Manoury : La courbure du parcours« , notamment les passages concernant cette œuvre, invoquant l’art des transitions de Wagner et la dualité cycle / individualisation des parties de Momente de Stockhausen.

L’enregistrement paru en 1990 chez le défunt éditeur Erato et enregistré en 1984 par le Groupe vocal de France et l’Ensemble intercontemporain sous la direction de Peter Eötvös est devenu introuvable. C’est bien une gageure que de donner en concert une œuvre de cette nature et aussi longue et je serais curieux de connaître le nombre d’exécutions depuis la création. On peut néanmoins l’entendre sur Youtube, mais dans de bien moins bonnes conditions que sur sa chaîne hi-fi – superbe enregistrement. 

L’œuvre est écrite pour douze voix mixtes, neuf cuivres, trois percussions et un dispositif électroacoustique en temps réel. Après 7 à 8 minutes d’introduction, le poème apparaît, de façon amusante : « Zu beginn… ». Malgré la longueur, l’intérêt est soutenu par la prolifération des timbres (électronique, percussions, cuivres), des rythmes, les ruptures, les réminiscences. On notera par exemple la poésie du 10 (« Est lebste ein König in Spanien »).

Parmi les nombreuses vidéos que l’on peut trouver sur le Net, cf. un petit reportage sur une de ses dernières œuvres : son Concerto pour piano, orchestre et électronique (2012) et une interview sur France Musique (juin 2012) (où l’on comprend son intérêt toujours vif pour Sviatoslav Teofilovitch Richter…).

Philippe Manoury’s 60 years are celebrated this year. Currently still in San Diego, as from January 2013, he will teach composition at the Academy of Strasbourg and will be a composer in residence with the Chamber orchestra of Paris.
I report here the discovery of his abundant work (more than 60 works from 1973 to 2012), by commenting on only the partitions which appeal to me.
Philippe Manoury declared us recently that he did not understand why he is often taken for a “German composer” – to write Zeitlauf (1982), a work of 67′ on an original German text of Georg Webern (!), based moreover on concepts of memory and predictibility…

The recording published in 1990 by the late Erato editor and recorded in 1984 by the Groupe vocal de France and the Ensemble intercontemporain under Peter Eötvös cannot be found anymore. It is certainly a challenge to give in concert a work of this nature and so long and I would be curious to know the number of executions since its creation.
One can nevertheless hear it on Youtube, but in much less good conditions than on a hi-fi system – superb recording. 
The work is written for twelve mixed voices, nine brass, three percussions and a real-time electro acoustic device.
After 7 to 8 minutes of introduction, the poem appears, in an amusing way: “Zu beginn…”.
In spite of the length, the interest is supported by the proliferation of the tilmbers (electronic, percussions, coppers), of the rates/rhythms, the ruptures, the reminiscences.
For example the poetry of the 10th (“Is lebste ein König in Spanien”).

Philippe Manoury – Inharmonies – Accentus – Laurence Equilbey

Philippe Manoury – Inharmonies – Accentus – Laurence Equilbey

Philippe Manoury - Inharmonies - Accentus - Laurence Equilbey
Philippe Manoury – Inharmonies – Accentus – Laurence Equilbey

Laurence Equilbey : on avait eu d’excellents échos des ses Vêpres de Rachmaninov et on est fan de son disque de transcriptions, notamment celles de Mahler.  

Laurence Equilbey: I have had excellent echoes of her Rachmaninov’s Vespers and am rather fan of her disc of transcriptions, in particular those of Mahler.

Interview de Laurence Equilbey à propos d’Inharmonies (FR)

Récemment réjoui à l’audition de CDs de Philippe Manoury, voilà que l’on découvre ce disque qui nous avait échappé lors de sa parution l’an dernier.

On ne s’attendait évidemment pas à ce que les textes soient du niveau de « Au clair de la lune » (titre qui fait finalement penser aux Viennois et à Dutilleux…). Non, là on est dans du dur : Héraclite, Leonardo, Trakl…

La première œuvre présentée, Fragments d’Héraclite (2002-2003), commence non par le chœur mais par des instruments tintinnabulants avec quelques chuchotements. Les voix font leur entrée et, malgré quelques tintements et cris, on est pris de suite par l’intériorité de l’œuvre : quelle maîtrise d’écriture (on aimerait regarder la partition) et d’interprétation ! L’auteur m’en voudra certainement de penser que cette pièce se situe finalement dans la filiation de l’oratorio français, même si l’on n’est évidemment pas dans le Saint-Sulpicien… Une musique à la fois très intériorisée tout en étant d’un écriture virtuose.
Deux remarques : comme souvent dans les œuvres modernes pour ensembles dissociés, il est assez difficile ici de différencier dans son salon les 3 groupes de chanteurs ; d’autre part on n’imagine pas cette œuvre chantée par le Chœur de Radio France ou celui de la Radio Bavaroise ou même un autre chœur de chambre : c’est vraiment fait pour Accentus, qui nous transmet là un vrai chef d’œuvre.

Inharmonies (2008) est une pièce plus expérimentale, écrite en fonction de possibilités apportées par la création d’un diapason électronique par P. Manoury, permettant d’indiquer à l’exécutant n’importe quelle fréquence, même bien en deçà du demi-ton. Un extrait est disponible sur le site du Compositeur.

Slova (2001-2002) a été écrite à la suite de son opéra K… En 3 mouvements, dont 2 ajoutés ultérieurement,  l’auteur parle à son sujet d’une réminiscence de symphonies de Mahler, ce qui se ressent effectivement. La virtuosité du chœur dans le 3e mouvement « angoisse » est impressionnante.

Enfin, Trakl gedichte (2006) nous apporte encore son lots de sonorités sidérales – et sidérantes.

Bref, ce petit papier pour interpeller encore notre lecteur idéal (« le mélomane honnête qui veut bien s’intéresser à la musique ‘contemporaine’ « ) : qu’il sache qu’après l’écoute, on a envie de rejouer ce CD plutôt que celui des transcriptions de Mahler par Accentus…


(12/3/13) : J’y reviens, sur  Fragments d’Héraclite : pour confirmer qu’il s’agit pour mois d’un chef d’œuvre remarquable. Je ne saurais pas analyser les alliages sonores qu’il obtient du chœur, c’est extrêmement sophistiqué et pourtant mes oreilles boivent ça comme « du petit lait ». Ça ne fonctionne évidemment pas en termes de « tension – détente » comme dans la musique tonale, mais la variété de registres, de temps, de dynamiques donnent l’impression d’une organisation comparable. C’est remarquable qu’après par exemple Messiaen, Ligeti ou Penderecki, on puisse écrire une œuvre chorale si originale et aboutie.
Dans mon projet de grand papier pour amener l’honnête mélomane à la musique contemporaine, Fragments y figurera sûrement. Et que l’auteur se rassure, ça ne sonne pas Allemand !

/Recently delighted by CDs of Philippe Manoury, I have just discovered this CD which I missed at the time of its publication last year. 

The first work, Fragments of Heraclites (2002-2003), starts not with the chorus but with tintinnabulations and some whispers. The voices make their entry and, in spite of some noises and shouts, one is taken by the interiority of work: what mastery (we would be interested in viewing the score) and what interpretation! The composer won’t be happy to read this maybe: that this piece for me is ultimately in the filiation of the French oratorio. A music at the same time very interiorized while being so virtuoso. 

Two notes: as often in modern works for dissociated sets, it is rather difficult to differentiate here in his living room the 3 groups of singers; in addition, we can’t imagine this work sung by the Radio France Chorus or that of the Bavarian Radio or even another chamber chorus: it is really done for Accentus, which transmits there a true chef d’œuvre

Inharmonies (2008) is a more experimental part, written according to possibilities brought by the creation of an electronic diapason by P. Manoury, allowing to indicate to the performer any frequency, even well below the semitone. An extract is available on the composer’s site

Slova (2001-2002) was written following the opera K… In 3 movements, including 2 additions later on, the author speaks about it of a reminiscence of Mahler’s symphonies, which can be heard. The virtuosity of the chorus in the 3rd movement “anguish” is impressive.

Lastly, Trakl gedichte (2006) still brings its batches of sidereal – and striking sonorities to us. 

In short, this small paper to still challenge our ideal reader (“the honest music lover who wants to discover some “contemporary” music”): he must know that after the listening of this CD showing so much inventiveness, one wants less to play the CD of the transcriptions by Accentus than the 1st track of this one…

Philippe Manoury – La musique du temps réel

Philippe Manoury - La musique du temps réel
Philippe Manoury – La musique du temps réel

Ce livre d’entretiens « La musique du temps réel » avec deux interlocuteurs est en fait une rareté : finalement peu de grands musiciens et compositeurs s’expriment de nos jours sur leur perception de la musique ou sur leurs confrères, anciens et actuels.

Philippe Manoury est devenu au fil des – déjà nombreuses – années une figure importante de la musique ‘contemporaine’ au niveau international. Un peu vite catalogué comme un ‘bébé Boulez’ ou ‘bébé IRCAM’, il suffit de consulter le catalogue de ses œuvres pour constater l’étendue de sa ‘palette’. L’idée de ce ‘blog’ étant d’amener ‘l’honnête mélomane’ à découvrir la musique moderne, ce papier consacré à cet ouvrage en forme de dialogues y trouve toute sa place. D’autant plus que, parallèlement, Philippe Manoury est professeur à l’université de San Diego, ce qui montre à la fois ouverture d’esprit, esprit de pédagogie et puissance de travail…

Ses propos sont très clairs, à la manière d’un Boulez justement, mais moins conceptualisant. 

Une première partie est consacrée principalement à l’électronique / informatique en musique, (évoquant notamment le problème posé par l’évolution continue de cette « lutherie technologique » à la pérennité des œuvres), mais tout au long de ces entretiens reviendra sempiternellement la question de la – faible – place de la musique contemporaine dans nos sociétés actuelles.

Une partie centrale est consacrée aux compositeurs qu’il apprécie – ou moins -, avec quelques surprises, dans son Panthéon musical, par exemple : Ainsi la nuit de Dutilleux, les premières partions de Xenakis pour orchestre,  la micro-polyphonie de Ligeti, les premières œuvres de Magnus Lindberg, , Lachenmann, Rihm, Donatoni, Janacek, Berg, et surtout Debussy et quelques jeunes contemporains. Par contre, pas la musique répétitive américaine et de grosses réticences par rapport à une part importante de la production de Messiaen.
Deux chapitres sont consacrés en outre à la vie et à l’enseignement musicaux aux États-Unis et aux spectacles traditionnels japonais.

Le tout dernier chapitre traite encore plus précisément  de la place de la musique contemporaine dans la société, évocation bien pessimiste quant au manque de culture musicale à l’école et parmi nos élites françaises. Çà me rappelle un propos de Boulez bien ‘boulezien’ que je cite de mémoire : Quand on pense que le Premier ministre [Raffarin à l’époque] ne va au concert que pour écouter Johnny Halliday, c’est dire le niveau ! (c’est vrai qu’à une époque, on pouvait voir souvent un Barre ou un Giscard à l’Opéra, sans parler des Pompidou, mais depuis ?).

Il dénonce à la fois la pauvreté insigne de l’enseignement musical français, encore une fois le manque de culture musical subséquent de nos ‘élites’ et surtout la soupe tonale insipide et terriblement conditionnante dont on est abreuvé tout au long de notre quotidien.

Une grande partie de l’ouvrage serait à citer – ce qui en fait plus un livre de chevet qu’un simple recueil d’interviews – ne serait-ce que par le chapitre consacré à ses œuvres préférées qui incite à les découvrir ou redécouvrir – mais surtout par ses tentatives de définition de ce qui pour lui fait une œuvre contemporaine intéressante : on citera par exemple ce passage : « Tout l’enjeu est là : il faut satisfaire les attentes – apporter ce que les neuropathologistes appellent des « récompenses » [ cf. ] – mais également savoir les décevoir et aussi les surpasser ».

On finira par deux réflexions :

– il déplore la quasi-inexistence de la critique musicale vis-à-vis des créations contemporaines dans la presse, relayée certes par les blogs spécialisés qu’il trouve représenter une sorte de ghetto de luxe – au moins ici c’est plutôt le blog « 9-3 » de la musique contemporaine…
– il cite le concept de musiques « agroupantes » telles que la musique militaire ou les rave parties que j’abhorre également (je me rappelle choquer mes copains ado en déclarant que pour moi les Rolling Stones me faisaient penser à de la musique militaire…).

Bref, précipitez-vous sur cet ouvrage et sur son blog – j’y reviendrai prochainement à propos des Variations Diabelli, à l’occasion de la réédition par PragaDigitals d’un live de Sviatoslav Richter, pianiste d’ailleurs cher à Manoury !

Cf. aussi l’interview réalisée par Bruno Serrou en juin 2012, qui reprend des thèmes évoqués dans l’ouvrage.

Philippe Manoury – La musique du temps réel – Édition MF – juin 2012 – 157 p. – 13 €

 

Philippe Manoury – Fragments pour un portrait – Sonate 1

 

Philippe Manoury - Fragments pour un portrait

Ensemble intercomtemporain – Susanna Mälkki

Francis Bacon Study after Velázquez's Portrait of Pope Innocent X
Francis Bacon (Study after Velázquez’s Portrait of Pope Innocent X,…)
 

Né en 1952, Philippe Manoury est un des plus importants compositeurs français vivants.

Dans le cadre d’une série cherchant à faire découvrir la musique contemporaine aux mélomanes de bonne volonté, voici une excellente introduction à ce compositeur, avec ces « Fragments pour un portrait ».

Une des multiples préoccupations de Manoury est la notion de « work in progress » (il cite volontiers Francis Bacon) chère à Pierre Boulez ; au sujet de cette œuvre, il déclare : « La totalité [des 7 mouvements] devrait tendre vers l’émergence d’un « portrait », d’une image musicale qui, je l’espère, devrait apparaître en filigrane sur l’ensemble de ces pièces. » cf. son commentaire de l’œuvre.

On trouvera sur son site des extraits de chacun des 7 mouvements.

Comme pour Gruppen de Stockhausen ou Le sette chiese de Mantovani, l’œuvre est pour plusieurs ensembles instrumentaux (3 ici).

Chemins fait penser aux introductions du Sacre, on trouvera des « accelerando-diminuendo » à la Berg, etc., tout cela donnant une musique très vivante, rythmée, colorée. 

Born in 1952, Philippe Manoury is one of the foremost actual French composers.

In our series seeking to let music lovers discover contemporary music, this is an excellent introduction to the composer, with these « Fragments for a portrait ». 
One of the many concerns of Manoury is the notion of « work in progress » (he cites Francis Bacon) ; about this work, he said: « all [of 7 movements] should tender towards the emergence of a « portrait », a musical image which, I hope, should appear in watermark on all of these parts. »   
Extracts of each of the 7 movements on his Web site
As in Stockhausen’s Gruppen or Le sette chiese by Mantovani, the work is for several instrumental ensembles (3 here).  Chemins makes you think of the introduction of the Sacre, you can discern « accelerando-diminuendo » as Berg, aso… this giving a very lively, rhythmic, colorful music.

Philippe Manoury - La ville [...première sonate...]
Philippe Manoury – La ville […première sonate…] Jean-François Heisser

 « La ville […première sonate…] » date de 2002. Ce n’est pas une sonate même si l’oeuvre dure près de 36′, puisqu’elle comporte pas moins de 19 mouvements…

Dans la plaquette du SACD (superbe prise de son), l’auteur évoque de façon presque onirique les correspondances entre sa récitation mentale de la Sonate de Liszt et les images perçues lors de sa déambulation dans le vieux quartier praguois de Malá Strana. Il évoque aussi des procédés de Berg, tels que certains morceaux rétrogrades inversés. C’est ce qui donnera la structure de l’oeuvre.

Citons-le : « C’est sur le principe des « formes différées » que s’articule cette œuvre. Des éléments monodiques (lents et méditatifs), des résonances harmoniques, des échelles sonores descendantes, des « toccatas », des « fugues » s’entremêlent les uns aux autres dans une forme dirigée distribuée symétriquement par rapport à un centre. Cette symétrie effectue un retour en arrière, comme si l’œuvre devait revenir à son point de départ. Mais il s’agit d’une fausse symétrie (le parcours global n’est pas inversement identique) que vient perturber de vraies symétries, (il arrive que des bouts de parcours reproduisent un cheminement voisin du précédent). Le centre est polarisé sur une note pivot (ré) qui s’impose peu à peu depuis le début et s’incarne dans un grand silence avant que l’œuvre ne semble revenir à son point de départ. »

Un certain ésotérisme semble poindre ici, mais en fait cette œuvre est très vivante. Elle gagne à être lue sur un ordinateur : on s’évade ainsi de la linéarité d’écoute pour comparer un à un les mouvements en miroir… déformé. 

Extrait

 recording), the author evokes in an almost dreamlike way the correspondences between his mental recitation of the Sonata of Liszt and the images perceived during his wandering in the old Prague area of Malá Strana. It evokes also Berg’s processes, such as certain reversed and retrograde pieces. This will give the structure of work. Let us quote him: “It is on the principle of the “differed forms” that this work is articulated. Monodic Elements (slow and meditative), harmonic resonances, downward sound scales, “toccatas”, “runnings away” intermingle the ones with the others in a directed form distributed symmetrically compared to a center. This symmetry carries out a return behind, as if work were to return to its starting point. But it is about a false symmetry (the total course is not conversely identical) which comes to disturb true symmetries […]. The center is polarized on a note pivot (D) which is essential little by little since the beginning and is incarnated in a great silence before work does not seem to return to its starting point. “ A certain esotericism seems to come up here, but this work carries a very lively listening. It gains being read on a computer: one escapes thus from the linearity of listening to compare the movements one by one on the two sides of the mirror … deformed.

Excerpt