Il s’agit du premier enregistrement du Concentus musicus de Vienne depuis le décès de son fondateur Nikolaus Harnoncourt (1929-2016). Il est dirigé par son nouveau directeur, le pianiste et chef Stefan Gottfried (1971*).
Au programme, l’Inachevée avec son scherzo complété et l’ajout d’un quatrième mouvement (le premier entracte de Rosamunde). Il est complété par sept lieder interprétés par le baryton-basse Florian Boesch, orchestrés par Brahms (Memnon, Geheimes, Gruppe aus dem Tartarus) et Webern (Tränenregen – Die schöne Müllerin, Der Wegweiser – Winterreise, Ihr Bild – Schwanengesang, Du bist die Ruh). Et enfin, l’ouverture de Die Zauberharfe.
Donc du Webern par le Concentus musicus ! Pour les lieder, on est d’abord frappé par le côté sotto voce du chant de Florian Boesch, avec un faible accent sur les consonnes, mais aussi du fruité ou plutôt du boisé de l’orchestre. L’ensemble est d’une grande poésie dans une ambiance sonore à la fois claire et chaleureuse. Les orchestrations donnent un côté viennois affirmé, notamment celles de Webern.
Voilà que l’Inachevée porte le numéro 7. On retrouve le changement de numérotation qui affecta les symphonies de Dvorák dans les années 60… La fameuse Inachevée : tout sonne, sans le halo que l’on pet trouver dans certaines interprétations d’orchestres symphoniques. Tout est bien dirigé, agencé, façon un peu La Grande. Dans l’andante, les différences de dynamique peuvent paraître exagérées. On serait curieux d’entendre un tel ensemble à la Philharmonie par exemple (le chanteur se produit à la Cité de la musique le 25/1). En tous cas, une interprétation inspirée et d’une grande poésie. On peut comprendre que Schubert ait abandonné le scherzo tant celui-ci semble tourner à vide. .
Enfin l’ouverture de la Harpe enchantée jouée avec tout le ‘peps’ viennois requis.
Un très beau disque.