Schubert a composé 15 quatuors à cordes en comptant le Quatettsatz, n°12.
On compte finalement assez peu d’intégrales de ces quatuors, celle du Vienna Konzerthaus Quartet, la plus célèbre, en 1956, les Endres en 1958, les Kodály en 1992 (!), les Leipzig en 1997, les Diogenes en 2012 et je crois que c’est tout. Certes, les formations les plus célèbres ont enregistré Schubert : Amadeus, Berg, Emerson, Melos parmi des dizaines, mais seulement les plus célèbres, essentiellement les n°12, 13 (‘Rosamunde’), 14 (‘La Jeune fille et la mort’) & 15.
Cela vaut-il la peine d’écouter les autres ? Certainement, ces quatuors sont d’un abord facile et présentent peu de « divines longueurs », parfois dignes d’une file d’attente au Purgatoire… (pas la 9e symphonie où cela ‘marche’ en général mais dans certaines sonates pour piano – il y a dix jours, à la Philharmonie, le génial Arcady Volodos n’arrivait pas toujours à les faire passer comme une lettre à la poste).
Le quatuor Modigliani fondé en 2003 s’est vite imposé comme un des grands quatuors du moment. Ici pas de bonbons viennois schubertiens (Vienna Konzerthaus) mais une technique à toute épreuve, de la précision, une lisibilité confondante : quelque soit le quatuor, on les suit avec un intérêt toujours renouvelé, du 1er au 15e. À noter un livret développé et une répartition intelligente par thématique pour chaque CD : Harmonie, Art du chant, Classicisme, États-d’âme et Clair-obscur. Trois prises de son effectuées dans des lieux différents, toujours très claires, parfois un peu réverbérées.