J’ai couplé ces deux nouvelles parutions pour des raisons de proximités de répertoire et de qualité d’interprétation musicale, mais aussi parce qu’il se trouve que deux des artistes, Elsa Grether et Louis Lortie m’avaient accordé une interview dans le passé.
Ravel
Les deux albums comportent à la fois des œuvres originales écrites pour leurs formations respectives et des transcriptions. Elsa Grether et David Lively nous propose ainsi une intégrale de l’œuvre pour violon et piano de Maurice Ravel avec deux premières : la transcription du mouvement lent du Concerto en sol par Gustave Samazeuilh et le Foxtrot de L’Enfant et les sortilèges par André Asselin.
Les deux pièces de résistance du programme sont la Sonate pour violon et Tzigane. Disons le d’emblée : ce disque est aussi réussi que leur précédente anthologie Prokofiev. L’entente entre les deux interprètes est totale, chacun phrase et timbre avec une grande clarté et sans exagération, associant poésie instrumentale et parfois drame sous-jacent (Blues, souvent joué comme en tapant du pied, ou Tsigane qui n’est pas jouée dur, mais avec un phrasé aussi beau qu’habité).
Parmi les compléments, on notera la touchante Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré et la réussite du si difficile 2e mouvement du Concerto en sol.
Un très beau disque – Aparté
P.S. : Je n’avais jamais lu auparavant qu’un anagramme de Maurice Ravel était « Rêveur amical » !
Debussy
Louis Lortie a enregistré déjà près de 45 CDs pour la firme Chandos… mais c’est la première fois qu’on l’entend dans Debussy – ici avec sa complice Hélène Mercier dans cette anthologie pour piano à quatre mains ou pour deux pianos (manque notamment En blanc et noir).
Outre quelques transcriptions, l’essentiel du programme est constitué de la Petite suite, des Six épigraphes antiques et de la transcription de La Mer par André Caplet. On retrouve ici les qualités des interprètes du CD Ravel : lectures poétiques toujours bien timbrées mais jamais forcées. Et ici également quelle entente entre les deux musiciens (le livret n’indique pas qui était le primus).
On est donc emmené de En Bateau de la Petite suite à La Mer. La Petite suite est superbe de sonorité oniriques, les Épigraphes tout en mystères chamarrés. Les deux pianistes font assaut de sonorités ensorcelantes dans l’habile transcription de La Mer par André Caplet.
Un ravissement.
Prise de son atmosphérique, mais niveau sonore assez faible. Un CD Chandos
Une vidéo un peu ancienne :