Le pianiste Laurent Wagschal poursuit sa collaboration avec des solistes de l’Orchestre de Paris, Vincent Lucas, flûte – Alexandre Gattet, hautbois ainsi qu’avec le trompettiste Éric Aubier. On connaît la réputation internationale des vents français, et c’est bien agréable de la vérifier ici.
Le trompettiste Éric Aubier joue ici du cornet à pistons dans un répertoire de pièces de caractères ou de morceaux de concours. Pas moins de onze morceaux de compositeurs différents sont rassemblés ici. La chaude sonorité de l’instrument nous fait notamment passer par l’attachante pièce de Philippe Gaubert (qui n’a pas écrit que pour la flûte) à la poignante pièce de Guy Ropartz, ou à celle du grand promoteur de l’instrument, Jean-Baptiste Arban.
Le flûtiste Vincent Lucas nous propose des noms de compositeurs plus connus outre Mel Bonis : Debussy, Fauré, Roussel, Ravel, Caplet et Chaminade.
Les Six épigraphes antiques de Debussy, initialement pour deux – ou un – pianos bénéficient ici de la chaleur de la flûte pour faire voyager dans une antiquité au caractère oriental. On appréciera ensuite le côté pimpant de la sonate de Mel Bonis en quatre mouvements. Une Sicilienne de Fauré élégante prise dans un tempo allant. Outre d’autres pièces dans ce programme, on est de nouveau transporté vers de beaux rivages, comme un pendant au Épigraphes, par les Joueurs de flûte d’Albert Roussel.
L’hautboïste Alexandre Gattet présente un programme qui réunit Godard, Saint-Saëns, Pierné, de Bréville, Koechlin, Vierne, Gaubert, Franck et Fauré. S’en détache une très belle sonate de Saint-Saëns, plus romantique que d’habitude, une Pastorale très prenante de Pierné comme la pièce de Koechlin, une rareté : la sonate de Pierre Onfroy de Bréville (1861-1949).
Les trois programmes sont très bien construits et retiennent l’attention de bout en bout. Les trois solistes sont impeccables et Laurent Wagschal tient le pari, tout au long de ces trois CDs très fournis, de nous intéresser autant à sa partie qu’à celles de ceux qu’il accompagne.