Deux grand motets de Joseph Valette de Montigny (1665-1738)
Ces deux motets de 1730 sont proposés en première mondiale par l’Ensemble Antiphonia dirigé par Rolandas Muleika.
On connait peu ce compositeur qui est pourtant un des tous premiers de son époque, originaire du Sud-Ouest de la France.
On a l’impression à l’écoute d’entendre un « medley » de ce qui se faisait de mieux à l’époque. Sinfonia, chœur à six voix, duos, récits… : une musicalité très variée qui enchante l’auditeur de 2021.
Les 22 artistes réunis pour l’enregistrement réalisé à Toulouse sont tous au niveau de ces partitions. Outre un instrumentarium assez fourni, avec cuivres et timbales, c’est la plénitude du chant soliste ou choral qui entraîne l’auditeur qui passe de plage en plage comme d’un bonheur à l’autre pour une musique très accessible.
Un enregistrement presqu’aussi important que la redécouverte du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier en 1953.
Bach et Bouwer par Andreas Scholl et Edin Karamazov
Voilà un programme original du contre-ténor Andreas Scholl et du luthiste et guitariste Edin Karamazov autour du compositeur cubain Leo Brouwer (1939*).
J’ai intitulé l’article « musique ancienne » car ce CD contient également des pièces de Bach, Stölzel et des arrangements de chansons folkloriques anglaises. C’est d’ailleurs par elles qu’il débute et c’est ce qui m’a incité à mentionner ce disque : l’ombre d’Alfred Deller plane, la voix est enchanteresse et superbement colorée par l’accompagnement à la guitare.
Le programme contient également des plages purement instrumentales : 2 pièces de Leo Bouwer, dont un entêtant hommage à Szymanowski et un arrangement – par Edin Karamazov – pour luth de la première suite pour violoncelle de Bach qui vaut bien l’original.
Enfin, trois compléments de Stölzel et Bach terminent de CD avec le fameux Jesus bleibet meine Freude de la cantate BWV 147, dont on a l’impression qu’il a été écrit originellement pour accompagnement de luth…
Un très beau disque transatlantique en quelque sorte.