Une belle idée que le programme de ce disque, tant Ravel a été fêté en cette salle mythique.
Les quatre œuvres du CD ont toutes été créées à Gaveau lors de concerts organisés par la Société Musicale Indépendante : Le président-fondateur de la SMI sera Gabriel Fauré. Le comité de direction verra entre autres en son sein : Louis Aubert (pas celui de Télephone – cf.), Béla Bartók, Nadia Boulanger, Manuel de Falla, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Charles Koechlin, Maurice Ravel, Albert Roussel, Florent Schmitt, Arnold Schönberg, Igor Stravinsky et Jules Ecorcheville, excusez du peu (amusant de voir se côtoyer d’ailleurs Schönberg et l’antisémite Schmitt).
Au programme : Valses nobles et sentimentales (Denis Pascal), le Trio avec piano (Denis Pascal, Aurélien Pascal et Svetlin Roussev), le Tombeau de Couperin (David Lively) et Tzigane (David Lively et Svetlin Roussel).
David Lively publie beaucoup ces temps-ci (notamment le superbe CD Prokofiev avec Elsa Grether) et le fils Pascal aussi – cf. plus bas. Les Valses de Denis Pascal présentent de très belles atmosphères dans les mouvements plus lents. Une très bonne version du Trio ; ce qui m’a le plus emballé c’est le délié et les dynamiques de Lively dans le Tombeau, dans des tempi généralement mesurés – sauf la Toccata délicieusement hispanisante avec tout le brio qui convient, mais « ça parle ». Tzigane est un peu sage, malgré la belle sonorité de Svetlin Roussev.
Et un excellent violoncelliste français de plus.. (son site). On comprend qu’il est eut envie d’enregistrer ce monument qu’est la sonate pour violoncelle seul de Zoltán Kodály ; compléments originaux et cohérents avec l’Adagio pour violoncelle et piano du même, la Fantaisie sur une chanson de la Petite-Russie, Op. 43 de David Popper, et une transcription pour violoncelle et piano de Ruralia Hungarica, Op. 32 d’Ernő Dohnányi. Je me suis surtout intéressé à la Sonate ; j’avais été enthousiasmé par la version d’Emmanuelle Bertrand il y a sept ans, celle d’Aurélien Pascal m’a paru l’évidence même dans une approche plus classique, mais très prenante également. Très bon accompagnement de Paloma Kouider, par exemple dans le Molto vivace de Ruralia.