On se dit tiens encore un(e) pianiste qui se lance dans Schumann chez un ‘petit’ éditeur, ça va pas être terrible… alors que c’est une révélation !
Après Elisso Virssaladze et Khatia Buniatishvili, voici la pianiste géorgienne Nino Gvetadze, 38 ans ; elle a certes des doigts mais surtout une intelligence musicale rare.
« Einsam » puisqu’elle a mûri ce projet pendant la période de confinement. Au programme deux cycles écrits la même année : Scènes d’enfants et Kreisleriana avec l’Arabesque, L’Oiseau-prophète et une Romance. Ce qui m’a le plus frappé, outre la juste mais personnelle caractérisation des pièces, c’est le fait d’entendre toutes les notes, toute la polyphonie en pleine clarté sans pour autant perdre la ligne générale.
Nino Gvetadze a déjà une discographie fournie avec par exemple un récital Debussy, un autre consacré à Liszt, les Préludes de Chopin, les Tableaux… J’ai jeté une oreille à ces albums, on y retrouve toujours la même musicalité et l’on se prend à chaque fois à poursuivre l’écoute, même dans les pages les plus rabâchées.
Une découverte.
Effectivement : ces Schumann sont absolument splendides !
Joués différemment, et, pourtant, avec un à propos et une inventivité, à la fois, extraordinaires : ce qui indique, concrètement parlant, une relecture personnelle de la partition, et une capacité à y voir du nouveau, tout en respectant absolument, comme ici, l’esprit et la lettre de l’oeuvre – apanage des plus grands.
Et des plus convaincants.
Et quelle technique pianistique ! Nino Gvetadze fait tout ce qu’elle veut, car elle le peut.
Merci pour cette publication, Thierry Vagne : il est certain que je vais me procurer cet album, et suivre désormais de très près cette artiste.