Un festival de musique estival en France, c’est commun, un festival avec une académie, ce l’est déjà moins, mais un festival qui en plus donne une place importante à la musique moderne et contemporaine, ce l’est encore moins… Cf. interview récente de son directeur, Michel Lethiec.
Un des nombreux concerts du Festival présentait hier un programme varié tant au niveau des compositeurs que des effectifs requis :
György Ligeti (Hongrie - 1923-2006) - Six bagatelles pour quintette à vents Victor Kalabis (Tchécoslovaquie - 1923-2006) - Piccola Musica da Camera op. 27 Krzysztof Penderecki (Pologne - 1933*) - Quatuor à cordes n° 2 Dmitri Chostakovitch (URSS 1906-1975) - Trio pour piano et cordes n° 2 op. 67
Tout d’abord bravo à Michel Lethiec de faire de la pédagogie : après une allocution de la Directrice du Musée d’art moderne de Céret [tous les concerts du festival ne se tiennent pas à Prades], il présentait le programme d’hier soir tout en laissant le soin au jeune violoncelliste du Trio Hélios de présenter le trio de Chostakovitch. (Le concert réunissait des compositeurs victimes de l’oppression à l’occasion des 30 ans de la chute du mur de Berlin).
Tout a été parfaitement réussi : d’abord le quintette à vents avec rien moins que Patrick Gallois, flûte – Jean-Louis Capezzal, haubois, Michel Lethiec, clarinette – André Cazalet, cor et Carlo Colombo, basson dans cette célèbre, pimpante et humoristique œuvre de jeunesse de Ligeti et la très vivante pièce de Kalabis.
Le Quatuor de Shanghai (36 ans d’existence) a fait très forte impression dans le relativement bref Quatuor n° 2 (1968) de Penderecki par ses qualités techniques et interprétatives – un ensemble de tout premier plan. Je me demande si ce n’est pas Penderecki qui a crée cette façon de finir une œuvre en désaccordant une corde du violoncelle, geste que j’ai vu plusieurs fois depuis dans des œuvres de compositeur plus jeunes.
Enfin, le Trio Hélios nous a donné une lecture prenante, engagée du tourmenté trio de Chostakovitch. Grand succès bien mérité.
On devrait toujours passer ses étés du côté de Prades… à suivre