Quoi de mieux qu’une Ascension pour commencer l’année ?
Le programme du premier CD de Paavo Järvi à son nouveau poste à la tête de la Tonnhalle de Zurich est consacré à Messiaen :
Le Tombeau resplendissant (1931)
Les Offrandes oubliées, Méditation symphonique (1930)
Un sourire (1989)
L’Ascension, Quatre Méditations symphoniques (1932/33)
Programme méditatif donc, associant trois œuvres de jeunesse d’inspiration mystique (live) et une pièce tardive écrite pour le deux-centième anniversaire de la mort de Mozart,.
Pas encore de chants d’oiseaux dans les œuvres de jeunesse, mais un langage harmonique qui fait souvent penser à Ibert ou Roussel. Un sourire fait un peu « néo-Messiaen » avec plages contemplatives, chant d’oiseau et rythmes sophistiqués. Rien de tel dans les pièces de jeunesse, dont on retiendra, malgré les beaux passages des Offrandes oubliées les sortilèges de L’Ascension.
Cette œuvre a été transcrite dans une version pour orgue dans la foulée – sauf le troisième mouvement, réécrit, et a fait l’objet de nombreux enregistrements. Il existe peu d’enregistrements de la version orchestrale :
Leopold Stokowski – 1971
Marius Constant – 1974
Karl Anton Rickenbacher – 1986
Myung-Whun Chung – 1993
Sylvain Cambreling – 1999
Antoni Wit – 2000
Vladimir Jurowski – 2008
Une œuvre idéale pour les fans de musiques planantes et d’un abord aisé… Très belle interprétation (live) de l’orchestre de Zurich sous la direction de Paavo Järvi. On notera qu’il fait le quatrième mouvement en 9’01, contre 12’23 pour Chung, 9’29 pour Constant, 8’23 pour Cambreling et… 4’37 pour Stokowski !
Même si je garde une préférence pour ce dernier, plus « céleste » (édité dans la controversée prise de son « Phase 4 » de Decca), celle de Järvi mérite tous les éloges, dans une belle prise de son.