Il y a des disques qui ne vous lâchent pas même si vous vous éloignez momentanément de la source de reproduction. En voici un.
Les Toccatas de Bach sont finalement relativement peu jouées sauf peut-être la BWV 911. Outre l’intérêt de les réunir toutes les sept et sans parler de l’interprétation pour l’instant, la valeur de cette album réside dans le fait que les pièces sont jouées sur « l’opus 102 » du facteur Stephen Paullelo : opus 102 car il dispose de 102 touches, mais surtout utilise des cordes parallèles et une nouvelle conception du cadre qui lui confèrent une clarté impressionnante (cf. présentation) et une sonorité presque enivrante.
Péché mignon : allons voir si cette lisibilité, cette clarté, ces moments de pure poésie (BWV 913), cette façon de raconter des histoires sans en avoir l’air (et sans prendre de libertés déplacées) ne se retrouvaient pas déjà chez d’autres, Par exemple pour la BWV 911 la plus enregistrée ?
Martha épate avec son pianisme magnifique, parait aussi habitée, avec parfois un aspect un peu plus extérieur. Angela intéresse un peu moins. En tous cas, c’est le piano de Laurent Cabasso qui sonne le plus clair, les deux autres (1980 & 1986) prises donnant déjà l’impression d’entendre un instrument plus ancien.
Un très beau disque.