La pochette fait assez « people » et ne mentionne même pas Antonín Dvořák (Bagatelles Op. 47) et Erich Wolfgang Korngold (Suite Op.23).
On ne présente plus le violoncelliste Edgar Moreau ; il est ici accompagné de Raphaëlle et David, violonistes et de Jérémie, pianiste. Il fallait bien trouver un répertoire adapté au manque de l’alto d’où ces deux œuvres qui représentent l’essentiel du programme. Ce sont de superbes instrumentistes. Je passe sur Dvořák, très bien joué, mais je préfère la version plus idiomatique des Pražák de la grande époque qui avait surtout l’avantage de présenter l’œuvre dans sa version originale avec harmonium, instrument qui me paraît préférable ici (un peu comme pour la Petite messe solennelle de Rossini).
J’ai toujours trouvé les harmonies de Die tote Stadt ou de son Concerto pour violon un peu mielleuses, rien de tel pour cette Suite en cinq mouvements (1930) ; c’est une œuvre puissante avec de la carrure, assez facile d’accès de part ses thèmes expressifs et intelligemment variés. Elle commence avec une impressionnante introduction (au piano avec uniquement la main gauche : une commande du pianiste Paul Wittgenstein) du Prélude et fugue.
Une œuvre superbe, magnifiquement interprétée, comme les deux extraits d’opéras Rusalka et Die Tote Stadt arrangés pour violoncelle et piano.