Voici donc le volume 2 de ces « papiers sonores » (volume I). Je me suis amusé, mis à part quelques fiches sur le jazz ou l’improvisation, à répertorier les compositeurs traités dans les deux ouvrages :
Alkan | Hume | Ravel |
Antheil | Ives | Rihm |
Aperghis | Jacquet de la Guerre | Romitelli |
Bartok | Janacek | Royer |
Bedrossian | Kagel | Saunders |
Berg | Krenek | Scelsi |
Berio | Kurtag | Schaeffer |
Bizet | Lassus | Schmelzer |
Chabrier | Lazkano | Schnebel |
Chopin | Ligeti | Schreker |
Couperin | Liszt | Schubert |
Crumb | Mendelsshon | Schumann |
Donatoni | Mossolov | Sciarrino |
Dowland | Moussorgsky | Scriabine |
Dusapin | Nancarrow | Sibelius |
eisler | Neuwirth | Stockhausen |
Feldman | Obouhov | Stravinsky |
Ferneyhough | Oehring | Vivier |
Ferrari | Ohana | Wagner |
Froberger | Oustvolskaya | Webern |
Gombert | Poppe | Wolf |
Guesualdo | Prokofiev | Xenakis |
Hoffmann | Radulescu | Zimermann |
Holliger | Rameau |
On est épaté par la variété des compositeurs dont une œuvre a été commentée par l’auteur, et éclairé par les manques (à moins qu’il n’y ait un volume III en préparation…). Berio et Stockhausen figurent, mais ni Boulez, Dutilleux ou Messiaen (Mossolov est-il vraiment plus important / intéressant que ces derniers ?), Schreker figure, mais ni Mahler ou R. Strauss ; bon il y a quand même Debussy et Ravel et non Koechlin, Berg et Webern également mais pas Schoenberg… Éric Tanguy sera content de voir figurer Radulescu. Et on est satisfait de voir figurer Antheil ou Ives plutôt que Glass ou Adams… Bref, à chacun sa liste personnelle.
L’important réside dans l’originalité et la qualité des commentaires de l’auteur. Chaque chapitre consacré à une œuvre comprend une présentation du compositeur et un commentaire de l’œuvre choisie (on peut supposer que le choix de l’œuvre et de son interprétation étaient aussi conditionnés par leur existence sur le Net – cf. les liens des pistes sonores sur cette page).
À la variété des musiques conviées correspond celle des commentaires apportés :
- Échanges épistolaires ou écrits du compositeur,
- recueils de commentaires critiques (le Sacre),
- exercices de style : la notice sur Dolphy (celle sur Aperghis aussi) est une phrase d’une page sans ponctuation ; la pièce d’Holliger inspire un texte de pièce de théâtre, etc.
N’ayant personnellement jamais associé une quelconque image à la musique, je suis d’autant plus frappé par tant d’inspiration musicale, tant de virtuosité littéraire, d’inventivité et de culture (se munir d’un dictionnaire pour certains textes). Et des propos si justes et concis, par exemple pour Feldman : « Rien dans cette musique n’est inerte, mais tout est immobile ; et donne l’illusion d’une suspension magique. C’est gelé et, en même temps ça vibre . Pas de chichi conceptuel. Entre le son et l’esprit : rien ».
Bref, une joie pour l’esprit et l’occasion de découvrir nombre de musiques ou de compositeurs peu connus.