Le hasard m’a permis d’assister hier soir au concert de clôture de l’édition 2023 du Festival Piano à Riom. Fondé en 1987, Suzana Bartal en est la Directrice artistique depuis 2020. Lors d’une interview réalisée en 2016, elle me déclarait que son vœu le plus cher était de « créer un festival en France pour faire venir jouer des amis », le voici donc exaucé.
C’est une gageure de faire vivre un festival de musique dans une petite ville de province certes à la belle saison, mais en dehors des vacances d’été et, qui plus est, d’y inviter des musiciens du plus haut niveau, qu’ils soient français ou étrangers.
Un programme, très « Mittel Europa » ou plutôt hungaro-tzigane :
Ernő Dohnányi : Ruralia Hungarica
Zoltán Kodály : Adagio
Béla Bartók : Danses Roumaines
Pablo de Sarasate : Airs bohémiens
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 1 op. 25
Cette soirée réunissait des interprètes de haut vol ; Suzana Bartal, piano – Barnabás Kelemen, violon – Henri Demarquette, violoncelle – Adrien La Marca, alto. Outre sa cohérence, ce programme permettait, via les transcriptions de la première partie, de faire intervenir chaque instrumentiste à cordes avant qu’ils ne se retrouvent tous dans le quatuor de Brahms.
Dans la récente salle Dumoulin à l’acoustique impeccable, ce fut un bonheur d’entendre Henri Demarquette dans Bartók, La Marca dans Kodály ou un Barnabás Kelemen aussi espiègle que précis dans Sarasate. Le bouquet final était le quatuor de Brahms, avec son 2e mouvement très Truite de Schubert comme il se doit et son 4e mouvement endiablé.
Si je n’ai pas cité Suzana Bartal, c’est qu’elle était omniprésente, aussi discrète qu’attentive à ses partenaires tout en faisant superbement sonner ses parties : une grande chambriste.
Bref, en juin 2024, allons à Riom !