La couverture noire, ses départs fantomatiques de bateaux vers le lointain, ainsi que le titre montrent bien que l’ouvrage ne sera pas joyeux…
La question centrale de savoir si l’exil des compositeurs a influé sur leur production restera finalement sans réponse défiitive. Mais cela n’est pas très important finalement : Étienne Barilier nous convie, comme à l’accoutumée, à un festival d’érudition, de culture et de style.
Différents types d’exil sont décrits : « Chopin souffrait d’être loin de sa patrie ; ceux qui fuient l’Allemagne nazie souffrent de leur patrie » (Carl Orff « a élevé à la bassesse un de ses monuments les plus durables »). Certains compositeurs russes restés sous le régime stalinien deviendront des émigrés de l’intérieur.
Je ne citerai que quelques extraits de ce livre foisonnant.
Un chapitre est consacré à « Genèse », suite commandée par le compositeur Nathaniel Shilkret à Castelnuovo-Tedesco, Milhaud, Schönberg, Stravinsky, Tansman et Toch. Cf. ici ma présentation.
Les nazis interdirent la musique de Félix Mendelssohn-Bartholdy. Max Reinhardt en réalisera un fil en 1936 en demandant à Erich Wolfgang Korngold d’arranger la musique pour les besoins du film.
Une découverte : l’histoire étonnante du compositeur russe Vsevolod Zaderatsky (1891-1953).
Un livre passionnant.
Votre commentaire sur (Carl Orff) est politiquement correct, mais il n’en reste pas moins un grand compositeur.
Je citais Etienne Barilier.
La question de l’attitude de Carl Orff vis-à-vis des nazis est certainement assez complexe et ne mérite peut-être pas l’opprobre généralisée dont il fait l’objet en France.
Kubelik l’humaniste, autre fameux exilé d’ailleurs, l’a souvent interprété :
De Temporum Fine Comoedia
Entrata nach William Byrd
Nanie und Dithyrambe
Oedipus der Tyrann
Prometheus nach Aichylos
Trionfo di Afrodite
cf.