Éric Tanguy – Le Franco-Finlandais

Titre en forme de clin d’œil : Éric Tanguy a en effet de nombreuses affinités avec la Finlande, pays où il est souvent joué. C’est un  admirateur de la musique de Sibelius, auquel il a consacré un ouvrage et à la mémoire duquel il a écrit le présent Matka. Enfin, cet album est édité par le label finnois Ondine (lien sur l’image).

Au programme : Le Concerto pour clarinette (2017) dédié à et joué ici par Pierre Génisson, son 2e Concerto pour violon (1996, 2003) avec Júlia Pusker et Matka pour orchestre (2015). Le Jyväskylä Sinfonia est dirigé par Ville Matvejeff.

Éric Tanguy insiste sur le fait que sa musique est ni atonale ni tonale, mais modale ; elle est toujours superbement orchestrée et propose des compositions très structurées voire complexes tout en mêlant élégance et attrait du discours.

Le Concerto pour clarinette a été écrit à la demande du dédicataire pour proposer une œuvre en ‘miroir’ du Concerto de Mozart. Si l’auteur n’a pas repris le style ou des citations de l’œuvre de son prédécesseur,  ce concerto est néanmoins de structure traditionnelle, avec cadence du soliste obligée. Sans faire appel à des techniques de jeu contemporaines, l’œuvre est magnifiquement écrite pour l’instrument et propose plus qu’une osmose qu’un dialogue soliste / orchestre.  On appréciera les très belles atmosphères dans le mouvent central lent et la volubilité du final vif.

Matka est donc dédiée à Jan Sibelius, encore une fois sans référence directe ou emprunt et a été écrite lors d’une résidence en Finlande. Cette pièce de 11’30 a une caractère processionnaire avec de superbes combinaisons orchestrales, comme des miroitements de lac nordique.

Le 2e Concerto pour violon initialement créé par l’Orchestre de Paris, a été révisé pour une formation plus restreinte. Il est également de structure classique vif – lent – vif avec cadence.  C’est une œuvre magnifique, très vivante, rythmée, abordant de nombreuses façons de faire dialoguer soliste et orchestre et c’est évidemment très bien écrit pour l’instrument, Éric Tanguy étant violoniste de formation.

Un très beau disque de musique d’aujourd’hui.

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