Tous les grands violonistes, à commencer par David Oistrakh (La 1ère sonate a été créée par David Oistrakh, son dédicataire et le pianiste Lev Oborine le 23 octobre 1946 à Moscou), ont joué et enregistré les deux sonates pour violon et piano de Prokofiev. Elsa Grether a choisi d’ajouter à ce programme la sonate pour violon seul et deux transcriptions de Jacha Heifetz, tirées de Romeo et Juliette et de L’amour des trois oranges. Cela donne un programme bien structuré, commençant justement par la 2e sonate op. 94 bis qui fut en fait achevée avant la 1ère sonate op. 80.
Elsa Grether nous avait comblé dans un programme de sonates françaises avec François Dumont, ainsi que le pianiste Davis Lively dans un récent récital américain. On ne sait que louer dans l’interprétation de la violoniste : beauté de la sonorité, soin du détail (supérieur à certaines de ses consœurs), maîtrise de l’architecture des pièces. Je ne l’attendais pas dans ce répertoire et c’est une grande réussite. Un seul exemple : le virevoltant Scherzo de la 2e sonate. Accompagnement parfait de David Lively. Les deux arrangements d’Heifetz sont interprétés avec la verve requise et l’on retrouve les qualités d’animation et d’intonation de la violoniste dans la Sonate pour violon seul. (Un bon complément de programme eut été la formidable Sonate pour deux violons op. 56).
Le CD va paraître le 12 avril prochain, le teaser en attendant :