On a un peu honte de ne pas avoir écouter le quatuor Belcea auparavant, compte tenu de leur discographie et de la qualité de cette nouveauté.
On a ici les deux quatuors de Janáček et le premier de Ligeti. On a encore dans l’oreille pour Leos, par exemple, les versions des Janáček ou des Pražák (I), qui sont peut être plus expressionnistes ou ont plus de ‘saveur locale’. Mais concilier à a fois une ampleur quasi symphonique et un soin du détail inouï tient de l’exploit, le tout dans un superbe prise de son, pas trop réverbérée comme parfois. Sans parler de la couleur instrumentale. C’est un peu comme si on assistait à une recréation des partitions. Cela fait bien trois fois que je réécoute ce CD sans m’en lasser, sans être transporté non plus d’ailleurs, la mariée est-elle trop belle ? En tout cas je ne cesse de l’admirer…
On est content de voir que György Ligeti est de plus en plus de enregistré. Son premier quatuor « métamorphoses nocturnes » date de 1954 et est encore dans la lignée de Béla Bartók. C’est une œuvre réjouissante, pleine d’invention, de gestes inattendus, d’atmosphères et d’humour aussi (les deux accords tonals à 7’33)i. Les Belcea y sont absolument remarquables : un vrai bonheur pour l’oreille et l’esprit.
Un maître disque paru chez Alpha.