Tous les articles par Thierry Vagne

Journaliste musique classique et contemporaine

Découverte de Sarah Nemtanu – Sarah Nemtanu : a discovery

On a eu le bonheur d’assister hier au Châtelet, lors d’une soirée de gala pour Amnesty International, à un concert donné par l’Orchestre national de France dirigé par Kurt Masur : Concerto pour violon de Tchaïkosvky et 1e de Chosta.
L’émotion était palpable au niveau des musiciens de l’orchestre d’être encore ce soir-là dirigés par cet homme de 85 ans atteint sévèrement par la maladie de Parkinson. Son esprit lui permettait néanmoins de mener son orchestre, à l’aide de petits gestes de la main ou du dos, le tout dans des tempi certes mesurés : s’il n’a jamais été un chef « flamboyant » comme le regretté Svetlanov, il a toujours donné des interprétations impeccables. L’orchestre donna une très belle lecture de la 1e de Chostakovitch (la salle du Châtelet n’est certes pas idéale, mais au moins on n’a pas les oreilles qui vrillent dans les fortissimi).
Mais la révélation du concert fut la soliste Sarah Nemtanu, nommée en 2002  premier violon solo de l’Orchestre national de France, elle semble amenée à développer une brillante carrière de soliste ; on ne s’avait qu’admirer le plus : la virtuosité, la sonorité, le sens du rythme et de la phrase, son interprétation était à la fois sensible, teintée d’humour et surtout émouvante. On a entendu encore plus impérial (Oistrakh…), flamboyant (Zuckerman…), mais rarement une lecture d’une telle évidence ! (28/4/12)En complément, Sarah, fille de Vladimir Nemtanu, ancien violoniste soliste de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, est aussi la sœur de Deborah, violon solo super soliste de l’Ensemble orchestral de Paris… Artiste éclectique (son disque Gypsic, ses concerts avec Didier Lockwood…), elle se produit régulièrement avec sa sœur.On a été très ému d’apprendre la chute de Kurt Masur dans le public lors du concert de jeudi dernier au Théâtre des Champs Élysées. En le voyant arriver la veille sur son podium, on avait remarqué un geste furtif, comme pour vérifier la solidité de la barre arrière de protection… On râle suffisamment contre les interdictions de prendre quelques photos, sans flash bien sûr, que ce soit en concert ou en exposition, pour se réjouir d’apprendre qu’un trompettiste de l’orchestre a pris à partie un spectateur qui tentait à tout prix de prendre une photo du chef effondré : il y a des limites à l’abjection… (1/5/12 : les nouvelles sont rassurantes…).
Au fait pourquoi pas la version sur Ehru ?
We attended at the Châtelet yesterday, an official reception for Amnesty International, with a concert given by the national Orchestra of France conducted by Kurt Masur: Tchaikovsky Concerto for violin of and 1stby Shostakovich.The emotion was palpable among the musicians to be still this evening directed by this 85 year old man severely ill from Parkinson’s disease. Its spirit enabled him nevertheless to carry out the orchestra, using small gestures of his hands or his back – the whole concert was given in certainly measured tempi: if he has never been a “blazing” conductor like the late Svetlanov, he always gave impeccable interpretations. The orchestra gave a very beautiful account of the Shostakovich (the Châtelet hall is certainly not ideal, but at least you don’t get your hears twisted in the fortissimi).

But the revelation of the concert was the soloist Sarah Nemtanu, named in 2002 first solo violin of the national Orchestra of France, who seems brought to develop a brilliant career of soloist; no one knew what to admire most: virtuosity, sonority, sense of rhythm and the phrasing, her interpretation was at the same time sensitive, tinted with humor and especially moving. One heard even more imperial (Oistrakh…), blazing (Zuckerman…), but rarely a reading of such an obviousness!

And what about an Erhu version?

Ce concert a été édité – En tout cas via Quobuz, la vie du concert s’est éteinte…

Musique classique au Maghreb

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S’il serait bien souhaitable que les ‘Français’ s’intéressent plus à la musique traditionnelle des pays du Maghreb (j’ai assisté il y a quelques années là-bas à un récital de Oud transportant), on est surpris du peu de couverture journalistique ou éditoriale à propos des orchestres symphoniques existant actuellement au Maghreb et au-delà (sauf lors de la prestation militante de Barenboïm à la tête de l’orchestre symphonique du Caire en 2009).

J’ai cité une vidéo Youtube de l’Orchestre philharmonique du Maroc en forme de galégade à propos de Harnoncourt.

Ci-dessous quelques liens, on peut trouver des vidéos sur Youtube.
Orchestre philharmonique du Maroc
Orchestre Symphonique algérien
Orchestre symphonique du Caire

L’orchestre symphonique Tunisien n’a pas de site et celui d’Amman parait menacé.

Toujours outre-Maghreb, il faut citer  Qatar Philharmonic orchestra.

Album Debussy – AEON

Album Debussy – AEON

Album Debussy - AEON
Album Debussy – AEON
   

En visitant l’exposition “Debussy, la musique et les arts” au Musée de l’Orangerie, je n’ai pas hésité à acquérir un coffret Debussy de 3 CD présentant une sélection d’enregistrements historiques de ses œuvres de 1904 à 1955, avec bien sûr le compositeur au piano accompagnant Mary Garden au piano. Je renvoie au détail des morceaux sur le site de l’éditeur. Le 1er mêle mélodies (notamment Claire Croiza, Ninon Vallin, Irène Joachim, Charles Panzéra, Vanni-Marcoux) et pièces pour piano seul (Moïsevitch, Vines, Rachmaninov, Rubinstein, Meyer), le 2e est consacré à l’orchestre (Chevillard, Toscanini, Straham, Desormière et Monteux) et le 3e à Pelléas, que je commenterai peut-être ultérieurement.

Comme l’indique Bruno Serrou, « il compense une sérieuse déficience de l’exposition qui ne montre guère du compositeur et de son œuvre, puisque, en dehors de Pelléas et Mélisande, du Prélude à l’après-midi d’un faune, de La Mer et du Martyr de Saint Sébastien, il ne se trouve que fort peu de partitions et moins encore d’illustrations sonores pour ponctuer le parcours du visiteur ». J’ai eu l’occasion de rendre compte de l’exposition elle-même dans la revue de la Critique parisienne.
Je voudrais simplement souligner ici, sans nostalgie exagérée et en prenant en compte les ‘manières expressives’ de l’époque, l’impression de naturel qui se dégage de la plupart des interprétations.

Les musts absolus sont pour moi les chansons de Bilitis par Irène Joachim et Irma Kolassi au piano : on est bien loin de certaines interprètes actuelles (cf. papier Dessay). Autres musts au piano : Doctor Gradus et Golliwogg’s par Rachmaninov et Hommage à Rameau et La lune decend sur le temple qui fut par Marcelle Meyer : quelle intelligence de la partition ! (au fait pourquoi rien par Cortot ?). Autre must déjà connu : le Prélude à l’après-midi d’un faunepar Walther Straham (avec rien moins que Zino Francescatti et Jean Pasquier aux violons, Lily Laskine à la harpe et Marcel Moyse à la flûte, Pierre et Étienne Pasquier, alto & violoncelle…). On connaissait cet enregistrement paru chez Disques Montaigne remastérisé par Pierre Vérany. Le son est ici moins filtré semble-t-il, mais pas forcément plus présent et dure 20’ de moins ( ?). Je n’hésite bien sûr pas à signaler l’enregistrement des Nocturnes réalisé en concert par Kubelík à Cologne en 1966 – ici : Fêtes – J’en ai profité pour réécouter quelques versions de Fêtes:

  • Philippe Gaubert, l’excellent flûtiste / chef d’orchestre avec la Société des Concerts du Conservatoire en 1928, (Vogue) en 6′, belle version mais on n’entend guère les timbres.

  • Toscanini avec son NBC symphony orchestra en 1948 (RCA) en 5’30 : c’est rapide, décidé, mais çà manque d’air entre les pupitres.

  • Monteux donc dans le présent coffret – Orchestre symphonique de Boston (AEON) en 1955 en 6’08  : on a cette fois des timbres, de la respiration, des sonorités travaillées, plus ‘symbolistes’ (cuivres) ; c’est très bien fait, très grand orchestre, seule la fanfare est un peu statique, à noter la stéréo avec une disposition d’orchestre « à l’européenne » apparemment.

  • Stokowski – Orchestre symphonique de Londres (EMI) en 1957 – 6’07. Beau travail sur les sonorités et les équilibres, quelques effets ; la fanfare part de très très loin, la prise de son est un peu floue et çà sonne épais, fin superbe.

  • Kubelík – Orchestre de la radio de Cologne en 1966 – 5’45 – L’orchestre est léger, timbré, la 1e partie est plus animée que les précédentes (c’est bien marqué « animé et très rythmé ») la fanfare est fantastique : tous les évènements s’enchaînent parfaitement, la dernière partie est au moins aussi bien qu’avec Stoko : la fête de l’orchestre !

  • Boulez – Orchestre de Cleveland en 1993 – DG – 6’31 – C’est lent, plat (la ‘fameuse’ prise de son « 4D » de DG), il ne se passe rien, on dirait plutôt une musique funèbre ! Une déception totale (les concerts donnés par Kubelík à la tête de cet orchestre ne sont pas fameux non plus…).

A very interesting box has been issued, along with the Debussy exhibit in Paris these days in « Musée de l’Orangerie ». 3 CD with historic recordings from 1904 to 1955, with even Debussy himself accompanying Mary Garden at the piano.Best parts: Les chansons de Bilitis with Irène Joachim and Irma Kolassi, piano, For the piano : Rachmaninov and Marcelle Meyer and le Prélude à l’après-midi d’un faune by Walther Straham.

I just made a quick comparison between some recordings I have for Fêtes from Nocturnes :

  • Philippe Gaubert, with the ‘Société des Concerts du Conservatoire’ in 1928, (Vogue) – 6′, very good, but you can hardly hear the sound.

  • Toscanini with the NBC symphony orchestra in 1948 (RCA) – 5’30 fast, decided, but a little bit strict.

  • Monteux (in this box) Boston symphony (AEON) in 1955 – 6’08 : superb sound, more ‘symbolist’

  • Stokowski – London symphony (EMI) in1957 – 6’07. Some affects, beautiful playing, wonderful end.

  • Kubelík – Koln – in 1966 – 5’45 – Light orchestra, sounding superbly, more animated than the previous ones, superb ‘Fanfare’ : an orchestral feast!

  • Boulez – Cleveland in 1993 – DG – 6’31 – Slow, dull…

Harnoncourtmania à la Française

Harnoncourtmania à la Française

Le moins que l’on puisse dire est que l’on n’est pas fan du Conte  Johann Nicolaus Garf de la Fontaine und d’Harnoncourt-Unverzagt… Mis à part ses 4 saisons d’il y a bien longtemps des Haydn spirituels et de splendides Bruckner (la 3e…) – mais il faut s’y faire : comme pour (parfois plus justement) Carlos Kleiber, dès qu’un enregistrement paraît c’est forcément un évènement majeur pour nos critiques de disques – ce mois-ci, Diapason et Classica accordent leur récompense suprême à ce premier CD d’Harnoncourt chez Sony consacré à la valse avec le Concentus musicus. On s’est amusé à comparer la marche de Radetzky (dédiée au maréchal autrichien Joseph Radetzky von Radetz) avec la version Boskowsky / orchestre philharmonique de Vienne – Decca. D’abord çà commence avec le solo de tambour, ce qui donne une idée du haut niveau de réverbération de la salle permettant de faire penser avoir affaire à un orchestre symphonique. Comme toujours avec les instruments anciens on sent à chaque phrase que c’est toujours limite ; ce qui est pour moi insupportable est que le chef cherche toujours à déstructurer l’oeuvre : on n’entend quasi plus de cordes mais l’habillage harmonique des vents. Avec l’intro du tambour, c’est fait en 3’37 contre 2’57 pour Boskowsky, inutile de préciser dans  quelle version la musique vit.

A tout prendre autant écouter l’orchestre philharmonique du Maroc !
Cà me fait penser au fameux pastiche de l’émission ‘La Tribune des critiques de disques’ par Peter Ustinov qui passait en revue des versions de la Marche turque de Beethoven, avec, après Furtwaengler, une version ‘originale’ par une fanfare locale turque.

que voici :


et la version originale :

Pour une interprétation à l’ancienne de Bach :

On doit être autiste pour ne pas reconnaître la valeur de sa ‘lecture révolutionnaire’ des symphonies de Beethoven encensée par tous (Chailly…). Cf. nos discographies comparées en aveugle un peu iconoclastes : 4e & 9e.

Yukio Yokoyama

On a eu la chance hier soir d’assister à un concert privé donné par le pianiste japonais Yukio Yokoyama. Mis à part Mitsuko Uchida, on connaît peu les pianistes japonais en France. Né en 1971, 3e prix du concours Chopin en 1990, Yokoyama a pu suivre à Paris l’enseignement de Jacques Rouvier et Vlado Perlemuter, mais il était précédé d’une réputation de « gymnaste du piano » suite à un record : un récital de 16 heures continues entièrement consacré à Chopin (166 œuvres)… performance qu’il reprendra le 3 mai prochain à Tokyo lors d’un concert de bienfaisance (212 œuvres cette fois !). Si l’on ajoute qu’il donna également en 2005 l’intégrale des concertos de Beethoven, on s’attendait à entendre une sorte de Cyprien Katsaris japonais…

Ce fut tout simplement un régal et un privilège d’entendre ce pianiste de classe internationale jouer – sans partition – devant 50 personnes un récital Bach, Chopin, Debussy, Liszt. Une virtuosité stupéfiante (ou plutôt une maîtrise absolue de tous les paramètres de l’instrument) au service de lectures aussi maîtrisées qu’habitées, ainsi qu’une vision très personnelle des partitions (Debussy). Il paraît que son autre compositeur de prédilection est Beethoven. Il semblait que si l’on avait pu lui demander en bis la Hammerklavier au débotté, cela n’aurait pas posé de problème… Guettons un prochain concert hypothétique à Paris !

We had the chance to assist to a private recital by Yukio Yokoyama last Wednesday March 28. Having learned he gave a 16 hours long Chopin recital, we thought, well, probably another ‘circus artist’ with a tremendous technique and not any musicality. Wrong again!

I should have noticed he won a price at the Chopin competition in Warsaw in 1990 and studied with Jacques Rouvier and Vlado Perlemuter in Paris. It was an astonishing soirée with Bach, Chopin, Debussy and Liszt pieces. Not only he gave these pieces without any score, his keyboard mastering is unbelievable, and moreover his readings show mastering of all the instrument’s parameters and artistic insight. If any Japanese reads this, go in Tokyo to attend his next performance of 212 works by Chopin. Maybe with a little more concentration on what he does best, and more targeted communication, he could join easily the top ten international pianists…

La muette de Portici à l’Opéra comique

La muette de Portici à l’Opéra comique

L’Opéra comique a donné cet opéra de François-Esprit Auber en avril 2012.
Notre ami féru d’histoire, Karim Ouchikh, nous présente l’oeuvre ci-dessous et la replace dans son contexte historique dans la pièce attachée.

La Muette de Portici, le Grand opéra français et l’actualité de l’œuvre

De l’aveu des musicologues, La Muette de Portici est considérée comme une œuvre fondatrice, représentative du Grand opéra français. Ce genre musical désigne ordinairement des opéras, articulés en quatre ou cinq actes, servis par un orchestre et une distribution considérable, toujours conçus à partir d’une intrigue dramatique, tirée généralement d’un évènement historique, et dont l’intensité est amplifiée par des décors spectaculaires et des effets de scènes saisissants. Historiquement, le Grand opéra français s’est épanoui de la fin des années 1820 jusqu’au début des années 1870 avec notamment, en France, Jacques-Fromental  Halévy (La Juive, 1835) ou Ambroise Thomas (Hamlet, 1868) , mais aussi, en Italie, avec Giuseppe Verdi (Aïda, 1871) et  Amilcare Ponchielli (La Gioconda, 1876), ou en bien encore, en Allemagne, avec Giocomo Meyerbeer (Les Huguenots, 1836) et Richard Wagner (Tannhäuser, version 1861).

Abondamment jouée naguère, – elle fut interprétée, jusqu’à la fin du XIXème siècle, pas moins de 505 fois à Paris et à 285 reprises à Berlin  -, La Muette de Portici est une œuvre aujourd’hui passablement délaissée. Bien à tort, si l’on juge de son intérêt historique objectif et de ses qualités propres qui sont indéniables, notamment pour le style d’interprétation et les accents mélodiques de cette œuvre qui, selon moi, la rattachent aussi, avant l’heure, au courant des opéras verdiens : sous ce rapport, la superbe ouverture est à écouter absolument. On pourra s’en convaincre en se procurant l’un des très rares enregistrements de la partition d’Auber actuellement disponible dans le commerce (EMI Classics), en l’occurrence celui qui fut réalisé lors de son interprétation en septembre 1987 par l’Orchestre Philarmonique de Monte-Carlo, placé alors sous la baguette inspirée de Thomas Fulton, avec pour le chœur, l’Ensemble choral Jean Laforgue, et dans la distribution, l’excellent Alfredo Krauss dans le rôle de Masaniello et la non moins talentueuse June Anderson dans celui de la princesse Elvire.

Alors que le théâtre de la Monnaie s’abstient actuellement, considérations politiques obligent, de programmer La Muette de Portici  à Bruxelles, qui y fut interprétée pour la dernière fois en 1930 à l’occasion de la commémoration du centenaire de l’indépendance de la Belgique, l’Opéra-comique mettra cette œuvre sulfureuse à l’affiche de la salle Favart, à Paris, en avril 2012, en co-production avec l’orchestre et les chœurs de la Monnaie….

La Muette de Portici et l’Indépendance de la Belgique

Trahisons photographiques / Photographic betrayals

Quelques trahisons de la Résurrection de Pierro della Francesca
Quelques trahisons de la Résurrection de Pierro della Francesca

Copie d’écran d’une recherche dans Google images : aucune image ne rend compte exactement de l’original de la Résurrection de Piero della Francesca que nous avons pu voir (sans vitre) à San Sepulcro.

Est-ce par peur de voir les œuvres ainsi  trahies que l’on interdit les photos dans certains musées, notamment en France ? … je ne crois pas : cf. ci-dessous… (écrivant un article sur l’exposition Cézanne au Musée du Luxembourg, j’ai voulu prendre avec mon portable une « photo d’ambiance » – sans flash – pour rendre compte en fait du piteux arrangement de l’exposition : un sbire m’est tombé dessus et m’a demandé d’effacer la photo !).

Le Monde du 10/3/2012 relate l’expérience récente menée par la Réunion des Musées Nationaux qui a consisté à prendre avec un luxe de précautions techniques (et un matériel photographique de pointe) une prise de vue la plus ressemblante possible de l’original de La Joconde. On peut la consulter ici. Mais il n’est pas très clair que l’on puisse inclure cette image dans une page Web même en citant la source.

C’est d’autant plus regrettable que la photographie restituée sur écran ou sur papier est souvent la seule façon de prendre connaissance des œuvres les plus connues, compte-tenu des conditions de visite (quelques secondes accordées, œuvres protégées par une vitre, mauvais éclairage, etc.). cf. à ce propos une introduction à Google Art Project.

A noter que « le plus beau tableau du monde », d’après Aldous Huxley, reprend un thème déjà souvent traité par les peintres auparavant, avec souvent 3 soldats assoupis au pied du tombeau. Mais nous avons vu à la Pinacothèque de Sienne un retable antérieur présentant une Résurrection avec exactement les mêmes soldats que ceux du tableau de della Francesca !  Bien sûr interdit là-bas de prendre des photos, ce qui fait que je n’ai pu retenir le nom de l’auteur ; mais même sans appareil, della Francesca avait bien copié, même si son art est sans commune mesure avec celui de son prédécesseur inconnu.