Il s’agit de la deuxième monographie consacrée au compositeur Laurent Lefrançois (1974*). Le premier était consacré à des pièces de musique de chambre. Ici deux éminents clarinettistes jouent un concerto et un concertino pour clarinette, respectivement Paul Meyer et Pierre Génisson. Figurent également sur ce CD une pièce pour flûte et orchestre et une autre pour orchestre seul.
De nombreux aspects séduisent immédiatement dans ces musiques : on trouve de la joie, des atmosphères prenantes, comme le 2e mouvement du concerto, d’éminentes qualités d’orchestration, une écriture au service de l’instrument (Cadence du même concerto) ; en fait c’est l’évidence du discours musical qui frappe d’emblée ainsi qu’une impression de sérénité qui fait que l’on se sent presque frustré quand le disque se termine.
Le Concertino fait plus divertimento, de part l’usage d’une petite clarinette et par une écriture plus rythmée que dans le concerto, on pense parfois au Stravinsky néoclassique (Danse). Une musique aussi vivante que plaisante. Inutile ici de rappeler l’excellence des deux solistes.
La pièce pour orchestre Le Nouveau balnéaire fait penser aux foisonnements d’un Koechlin en son début, avec ensuite de très belles atmosphères. Enfin, Siguirya pour flûte (Magali Mosnier) : le nom fait référence, nous dit Frédéric Lodéon dans son texte d’accompagnement, à une forme ancienne de rumba. Très belle pièce aux charmes variés.
Le titre de l’album, Crystal Palace fait référence, pour ce compositeur normand, à l’espace vitré que Victor Hugo avait fait construire au sommet de sa maison de Guernesey (mais l’Orchestre Victor Hugo du disque, dirigé par Jean-François Verdier, est, lui, situé en Franche-Comté).
Un très beau disque.