La musique de Frank Bedrossian (1971*) est souvent associée à celle de Raphaël Cendo dans le courant dit de « la saturation » (courant auquel on peut peut-être rattacher Yann Robin). Ce n’est ni spectral (Grisey) ni bruitiste (Lachenmann) ni post-boulézien (Manoury), trois compositeurs dont il a suivi l’enseignement, plutôt un mélange détonnant de tout cela, avec une sorte de complexité dans l’accumulation.
Trois œuvres bien différentes dans cette anthologie : Twist pour orchestre et électronique, Edges pour piano et percussions et Epigram pour soprano et onze instruments.
Twist démarre comme une pétarade ; c’est une musique pleine d’énergies, d’événements, de surprises, déroutante et fascinante à la fois.
Je passerai Edges qui ne m’a pas pas passionné. Suit Epigram, œuvre d’une demi-heure environ, en trois parties, sur des poèmes d’Emily Dickinson, décidément souvent mise à contribution ces temps-ci. La musique y est tantôt coruscante, explosive, mystérieuse, dramatique, très variée dans ses textures et ses vitesses. Saisissante 3e partie, plus en douceur et suspensions, en contraste avec le dynamisme et le foisonnement des deux premières.
Superbe prestation des musiciens du Klangforum Wien dirigé par Emiliio Pomàrico et de la soprano Donatienne Michel-Dansac.
On peux les retrouver tous dans cette excellente vidéo de l’IRCAM :