Birds of a feather est une expression qui signifie à peu près « personnes de la même eau, du même acabit », titre bien trouvé faisant référence aux différents compositeurs présents sur le CD et aux chants d’oiseaux qui ont inspiré nombre de pièces du programme
À tout seigneur tout honneur, Olivier Messiaen y est présent avec son Merle noir, mais aussi le premier enregistrement mondial d’une pièce pour flûte seule de 1982, Sigle, qui ne dure que 0’36 », un peu anecdotique. Outre la transcription de Gustave Samazeuilh du Prélude à l’après-midi d’un faune, plutôt que des compositeurs vivants de la même eau, c’est à un programme œcuménique que ce CD de presque 70′ nous convie : Régis Campo, Philippe Hurel, Michaël Levinas, François-Bernard Mâche, Marc Monnet et Tristan Murail… On notera, bien que le quartier du quai Conti ne soit pas très verdoyant, la présence de trois Académiciens.
Aperçu rapide : Sopiana de F.-B. Mâche est avec bande magnétique de chants de trois oiseaux avec lesquels dialoguent les musiciennes, on a tendance à vouloir fermer la fenêtre… – pièce très volubile.
Froissement d’ailes de M. Levinas est pour flûte seule toute en frémissements et angoisse nocturne.
Les deux pièces de T. Murail, le Fou à pattes bleues (« le seul oiseau spectral ») et Le Rossignol en amour font planer le souvenir de Messiaen.
Le Pic vert de R. Campo est devenu un classique pour les flûtistes, cavernicole toujours insatiable et facétieux.
Enfin, deux pièces hors contexte aviaire :
Breve Ritornello de P. Hurel en hommage à Berio (cf. présentation de l’auteur), pièce très virtuose, tantôt exubérante, tantôt plus méditative, basée sur une cellule de trois notes ;
et Nut nut nut nut de M. Monnet, en création et dédiée aux deux musiciennes, est emplie d’atmosphères étranges et inouïes.
Un programme très varié et très bien interprété par Anne Cartel et Marie Vermeulin.
Tiens, pourquoi mon chat me tourne-t-il autour ?