L’émergence de ce violoniste n’était pas sans nous rappeler celle d’un autre Vadim, Vadim Repin, au milieu des années 90, ils ont pourtant sensiblement le même âge.
On a vanté ici quelques uns de ses concerts et enregistrements. Il associe dans ce nouvel album le 3e concerto de Schnittke à celui de Beethoven, ce dernier avec des cadences iconoclastes du même Schnittke. Il retrouve le Luzerner Sinfonieorchester et le chef James Gaffigan avec qui il avait déjà enregistré le concerto de Brahms (il existe aussi un DVD du concerto de Beethoven avec Tugan Sokhiev).
On n’attendra pas de grandes envolées lyriques de la part du chef, c’est à la fois très soigné au niveau de la balance, du dialogue avec le soliste, mais aussi assez placide, l’orchestre sonne un peu terne, pris d’assez loin. Vadim Gluzman donne une lecture classique, avec une sonorité aérienne et fine. La cadence du premier mouvement est assez facétieuse avec notamment l’intervention des timbales à sa fin. La sonorité du violoniste est radieuse dans le Larghetto, la cadence du 3e mouvement est impressionnante avec son accompagnement de violons et des timbales menaçantes.
Le Troisième concerto pour violon (1978) d’Alfred Schnittke (1934-1998) adopte une structure est écrit pour 13 ventes et quatuor à cordes. Il est en trois mouvements lents y compris le central Agitato, mais uniquement au niveau du violon. Un violon agité, voire énervé, dialogue ou lutte avec l’orchestre, le discours balançant entre tonalité et atonalité avec des manières de choral ou des tournures schubertiennes. Ces irruptions tonales dans un idiome plus âpre peuvent lasser, mais elles font toujours leur effet.
Un très grand violoniste qui sait sortir des sentiers battus.