C’est un mélomane branché musique contemporaine qui rentre heureux ce soir de la générale du nouvel opéra de Francesco Filidei à l’Opéra comique.
Le livret et l’œuvre elle-même est le fruit d’une collaboration serrée entre le compositeur et le librettiste Joël Pommerat. J’ai assisté à nombre de créations d’opéras récemment, notamment de Philippe Manoury ou Michael Jarell, mais c’est sans doute cette production que j’ai préférée, même par rapport à Giordano Bruno du même Filidei. Il va falloir que je mette à jour mon ouvrage sur l’opéra contemporain en préparation…
La trame dramatique fait penser à la série Columbo, puisque l’on voit dès le début l’épouse qui n’arrive pas à avoir d’enfant tuer une jeune fille hébergée à cause d’une inondation et qui a évidemment couché avec le mari.
L’œuvre requiert un orchestre de dimension moyenne, avec deux percussionnistes / bruiteurs dans des loges de côté. C’est assez rare, mais en sortant on n’a qu’une envie, celle de retourner voir le spectacle pour mieux apprécier ce que l’on aura manquer, musicalement et dramatiquement, lors de la première représentation.
Je suis toujours plus sensible à l’opéra à la musique qu’à la représentation scénique. Je ne vais pas commenter cette dernière – très efficace – pour ne pas déflorer le sujet plus avant. Mais j’ai été emballé de bout en bout par la musique de Filidei : une orchestration superbe et subtile (mais il faut quand même dire à nos compositeurs que les fouets, c’est joli mais ça ne s’entend guère),et on aimerait parfois plus de dynamique ou d’exagération sonore, mais ça a été pour moi un bonheur quasi continu. Il faut mettre l’ensemble des acteurs au crédit de cette réussite, notamment la soprano française Chloé Briot et le chef argentin Emilio Pomárico.
La première sera le 27 septembre, avec des représentations les 29/9 et 1 & 3/10. C’est une coproduction qui tournera en 2020 à Rennes en janvier et à Nantes fin janvier et début février.
À ne pas manquer !