Jessye Norman sings Alban Berg – Pierre Boulez – Ann Schein
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Arnold Schoenberg – Moïse & Aaron – Moses and Aron
Arnold Schoenberg – Moïse & Aaron – Moses und Aron
On continue notre panorama de l’oeuvre de Schoenberg avec cette fois-ci son seul opéra, inachevé, composé entre 1930 et 1932 en réaction à l’antisémitisme croissant en Allemagne. Il ne sera créé en version de concert qu’en 1954 à Hambourg sous la direction de Hans Rosbaud. | We pursue our panorama of the work of Schoenberg with this time his only opera, unfinished, composed between 1930 and 1932 in reaction to the growing anti-Semitism in Germany. It will be created in a concert version only in 1954 in Hamburg under the direction of Hans Rosbaud. |
Mélomane de bonne volonté, si vous êtes un peu effrayé par le nom de Schoenberg, hormis La nuit, Pelléas et les Gürre Lieder, là, il y aurait de quoi fuir : un opéra (du Schoenberg chantant ?), sur un sujet biblique (Moïse tentant de convaincre Aaron de prêcher au peuple l’existence d’un Dieu invisible) et dodécaphonique qui plus est. C’est pourtant une œuvre passionnante et… dramatique.
Au débit, certaines longueurs, du Sprechgesang, le peuple symbolisé par un chœur avec six voix solistes, pas du meilleur effet. Au crédit : la musique de Schoenberg toujours aussi inventive, variée et prenante, de superbes scènes dramatiques et surtout son contrepoint savant . Citons Pierre Boulez : Un premier niveau est celui, religieux, du Dieu « irreprésentable » et « invisible ». Un deuxième est plus métaphysique : la vie a-t-elle un sens, implique-t-elle un but que l’on puisse comprendre ? Ce but est-il définissable ? Enfin, un troisième niveau est celui de la relation de l’art et du langage : peut-on imaginer un langage artistique qui ait aussi un pouvoir ? En l’employant, m’est-il possible de convaincre quelqu’un ? On notera que l’œuvre ne comprend pas moins de 3 orgies, mais à la Schoenberg, pas à la Richard Strauss… Pour mettre l’eau à la bouche, l’interlude dans cette version Boulez – 1995, qui paraît définitive (malgré Rosbaud – 1954, Scherchen – 1966, Gielen – 1974, Boulez – 1974, Kegel – 1976 et Solti – 1984).
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Music lover of goodwill, if you are a little frightened by the name of Schoenberg, except The Night, Pelléas and Gürre Lieder, everything is there to make you flee: an opera (singing Schoenberg?), on a biblical subject (Moses trying to convince Aaron to preach to the people the existence of the invisible God) and moreover a dodecaphonic piece. It is however an enthralling work and… dramatic.
To the debit, certain lengths, Sprechgesang, the people symbolized by a chorus with six soloists, not of the best effect. To the credit: the music of Schoenberg always so inventive, varied and fascinating, superb dramatic scenes and especially its erudite counterpoint. Let us quote Pierre Boulez: A first level is the religious one, of “unstageable” and “invisible” God “. A second is metaphysical: does the life have a direction, implies a goal that one can understand? Is this goal definable? Lastly, a third level is the relation of art and language: can one imagine an artistic language which has also a power? By employing it, is it possible for me to convince somebody? The work includes 3 orgies, but in a Schoenberg’s way, not in a Richard Strauss’s one… Here [left], the interlude in this Boulez recording- 1995, which appears definitive (in spite of Rosbaud – 1954, Scherchen – 1966, Gielen – 1974, Boulez – 1974, Kegel – 1976 and Solti – 1984). |
Schoenberg – Piano concerto
Schoenberg Piano concerto
New York Philharmonic : Boulez – Stockhausen
Le site medici.tv diffuse gratuitement un concert évènement du New York Philharmonic intitulé 360 (360 °) : Hormis un hors d’œuvre Gabrieli et la fin de l’Acte I de Don Juan, on a la chance d’entendre et voir Rituel de Boulez, à la mémoire de Bruno Maderna, et Gruppen de Stockhausen, les 2 œuvres étant effectivement écrites pour des groupes de musiciens répartis dans l’espace.
Excellente idée du directeur Alan Gilbert ! En complément, The unanswered question de Charles Ives. Une heureuse initiative même si on ne peut l’écouter ici à 360°… www.medici.tv (proposé sans abonnement, mais nécessite de s’inscrire pour voir le concert entier). |
The web site medici.tv broadcast free a recent concert by the New York Philharmonic “360”.
Besides a little piece for brass by Gabrieli and the end of the 1rst act from Don Giovanni, we can listen to and watch Rituel by Boulez, to the memory of Bruno Maderna, and Gruppen by Stockhausen, these two pieces being written for separate groups of musicians. A real good idea from Director Alan Gilbert. Besides, The unanswered question by Charles Ives. A very good initiative, even if we can’t hear it at 360°… www.medici.tv (proposed freely, you just have to sign in to be able to see the entire concert). |
Ravel – Tombeau de Couperin
On s’est rappelé que l’on avait 3 versions de concert du Tombeau de Couperin de Ravel par Kubelik ; pourquoi pas une petite comparaison avec les versions officielles dont on dispose ? Je ne reviendrai pas ici sur le fait que ce très grand chef fut mésestimé – en partie par sa faute, lui qui détestait le ‘star system’ – mais d’autant plus dans le répertoire français : ce fut notamment un grand Berlozien (il fut principalement à l’origine de la redécouverte des Troyens, pas Colin Davis, par exemple). Au-dessus, les versions dont on dispose ; on voit que Martinon est le plus lent, Paray le plus rapide, Tharaud est là comme témoin pour la version orginale pour piano. Chacune des six pièces est dédicacée à des amis du musicien, tombés au feu au cours de la Première Guerre mondiale. 4 pièces seront ‘orchestrées’ (plutôt recomposées) en 1929 : Prélude, Forlane, Menuet et Rigaudon. Prélude Pour la Forlane, on peut entendre l’original de Couperin ici. Paray : on n’entend pas assez les bois, notamment la flûte, mais c’est très élégant (toujours ces cordes). C’est encore mieux en 1972 : de la tenue, du chic. Menuet Paray, le plus rapide, est parfait, Cluytens paraît un peu survolé : des détails n’apparaissent pas, certaines indications sont plus ou moins respectées… on l’écarte. Rigaudon Conclusion : Martinon (EMI) est un premier choix dans une superbe intégrale Ravel, Paray (Mercury) a ses atouts dans un CD qui comprend aussi des Escales de Jacques Ibert atmosphériques à souhait. La qualité des versions Kubelík montre une fois de plus qu’il n’est pas nécessaire de chanter dans son arbre généalogique pour interpréter une musique d’une autre nationalité. Si Audite pouvait rééditer ce concert…
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Remembering I get 3 versions in concert of Ravel’s Le tombeau de Couperin by Kubelik, why not a small comparison with some official versions?
I won’t repeat here how much he is unconsidered, partly by his fault, rejecting fiercely the “star system” – but all the more in the French repertory: he was in particular a great Berlozian (he was mainly at the origin of the rediscovery of les Troyens, for example). Above, the versions I get; it appears that Martinon is the slowest, Paray the fastest, Tharaud is here as a witnesses for the original version for piano. Each of the six parts is dedicated to friends of the musician, who died during the First World War. Prélude – to the memory of lieutenant Jacques Charlot (who worked on his music with the Durand editions) 4 parts “will be orchestrated” (rather recomposed) in 1929: Prelude, Forlane, Menuet and Rigaudon. The listening of the Tharaud version (in a sound lacking of focus) emphasizes – with talent and distinction – the classicism of the work. Prélude Paray is very fast, with brillant orchestra and sound recording. Forlane, one can hear the original of Couperin here. Paray: one does not hear enough woods, in particular the flute, but it is very elegant (always these strings). It is still better in 1972. Menuet Paray, the fastest, is perfect, Rigaudon Paray is a little too fast, but the Pastoral part is full with spirit. Conclusion Martinon (EMI) is a first choice in a superb Ravel integral, Paray (Mercury) has its assets in a CD which includes also atmospheric Escales of Jacques Ibert. |