Svjatoslav Richter – Franz Liszt
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Alban Berg – Violin concerto
César Franck – Poèmes symphoniques – Symphonic poems – Béatitudes
César Franck – Poèmes symphoniques – Symphonic poems – Béatitudes
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Le piano de Debussy et la musique Russe – Debussy piano works and Russian music
Le piano de Debussy et la musique Russe – Debussy piano works and Russian music
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« Rethinking Debussy » : un titre un peu ambitieux pour cet ouvrage collectif, néanmoins très intéressant : ses nombreux « Printemps » du début*, Pelléas, ses royalties, l’accueil de ses œuvres… On s’intéressera ici au chapitre consacré à l’influence de la musique russe sur les œuvres pour piano de Debussy. Il faut rappeler tout d’abord l’écho grandissant de la musique russe à Paris dans la dernière partie du 19e siècle et le fait que Debussy passa de nombreux mois chez Nadezhda von Meck, la « chaperonne » de Tchaikovsky. Un premier exemple fourni par Roy Howat (pianiste et musicologue) de l’influence russe sur le jeune Debussy en est la 2e Arabesque (1891) avec le Chant de l’alouette de l’Album pour la jeunesse op. 39 de Piotr. On notera également l’influence de Balakirev (Tamara) sur sa Ballade slave (1899) ou son Nocturne (1892). Les mesures 32-34 de ce dernier peuvent être d’ailleurs mises en parallèle avec les mesures 57-59 du 2e mouvement de la Pathétique de Tchaïkovski. Debussy déclarait en 1893 : « Chabrier, Moussorgski, Palestrina, voilà ce que j’aime ». On peut effectivement déceler une réminiscence des « Cloches du Kremlin » de Boris dans la 3e des Images oubliées, ou dans la Cathédrale engloutie. L’auteur, c’est plus surprenant, retrouve cette tournure moussorgskienne au milieu de l’Hommage à Rameau, mes. 49-47 (1905). De même pour Général Lavine excentric (1913) ; Jumbo’s Lullaby, la Fille aux cheveux de lin ou encore Ce qu’a vu le vent d’Ouest, la Berceuse héroïque (1914), jusqu’au mouvement central de En blanc et en noir (1915). Pour revenir à Balakirev, notons encore la correspondance entre Islamey – mes. 181-183 et l’Isle joyeuse – mes. 186-188. Puisque l’on parle d’Islamey – Ravel voulait faire plus virtuose avec Scarbo et on peut penser que cette pièce inspira aussi à Debussy l’idée de l‘Isle joyeuse -, ci-dessous un extrait d’un concert de la version orchestrale par Svetlanov, justement célèbre par son côté délirant, encore une source de dopamine… ![]() * Cf. Claude Debussy – Musique du prix de Rome – Glossa |
“Rethinking Debussy”: a little ambitious title for this collective work, nevertheless very interesting: his many “Springs” * as a young composer, Pelléas, his royalties, the reception of his works… We illustrate here the chapter devoted to the influence of the Russian music on his piano works. It is necessary first to recall the growing echo of the Russian music in Paris in the last part of the 19th century and the fact that Debussy spent many months with Nadezhda von Meck, the “chaperone” of Tchaikovsky. One will also note the influence of Balakirev (Tamara) on his Slavic Ballade (1899) or his Nocturne (1892). Bars 32-34 of this last can be put besides in parallel with bars 57-59 of the 2nd movement of Pathetic of Tchaïkovski. Debussy declared in 1893: “Chabrier, Moussorgski, Palestrina, here are what I like”. One can indeed detect a reminiscence of the “Bells of the Kremlin” of Boris in 3rd of the Images oubliées, or in the Cathédrale engloutie. The author, more surprisingly, finds this Musorgsky pattern in the middle of the Hommage à Rameau, b. 49-47 (1905). [left] In the same way for General Lavine excentric (1913); Jumbo’s Lullaby, La fille aux cheveux de lin or Ce qu’a dit le vent d’ouest, Berceuse héroïque (1914), until the central movement of En blanc et en noir (1915). To return to Balakirev, still let us note the correspondence between Islamey – b. 181-183 and l’Isle joyeuse – b. 186-188. [left] Speaking about Islamey – Ravel with Scarbo wanted to write an even more virtuoso piece and one can think it inspired also Debussy writing l‘Isle joyeuse -, on the left an extract from a live concert of the orchestral version by Svetlanov, another source of dopamine… * Cf. Claude Debussy – Musique du prix de Rome – Glossa |
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Arnold Schönberg – Pierrot lunaire – Alda Caiello – Prazák Quartet – Suite op.29
Arnold Schönberg – Pierrot lunaire – Alda Caiello – Prazák Quartet – Suite op.29
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Orchestral Hi-Fi & dopamine
Orchestral Hi-Fi & dopamine
![]() Cela a été récemment prouvé : comme avec les drogues ou la nourriture, la musique peut générer chez certains la circulation de dopamine, « neuromédiateur du plaisir et de la récompense ». Chez moi, cela se traduit, au disque ou lors de concerts exceptionnels – et pas seulement orchestraux -, par la génération de frissons du crâne aux doigts de pieds… Si la littérature au sujet de la dopamine insiste sur le plaisir lié à l’attente de la récompense de retrouver des effets connus, çà peut marcher aussi avec des œuvres jusque-là inconnues, par exemple avec la découverte d’un inédit de Karl-Amadeus Hartmann par Kubelík : les Hymnes symphoniques. Sans doute l’émotion de retrouver mêlés les styles de Stravinsky et de Berg… Pour en rester à l’orchestre reproduit sur une chaîne Hi-Fi, je voulais illustrer ce propos par deux monstres sacrés de la direction d’orchestre, Stokowsky et Svetlanov ; deux interprètes qui ont pu paraître parfois outranciers, le 1er surtout, mais qui ont laissé quelques enregistrements très « dopamine » ; Svetlanov nous a donné à Paris nos plus beaux moments de concert, même si çà ne « marchait » pas à tous les coups. C’était un spécialiste du crescendo fffff : dans certaines œuvres, la salle vibrait tant que l’on croyait que l’on allait s’envoler… (ne pas manquer non plus son interprétation délirante d’Islamey de Balakirev, que l’on peut trouver sur Youtube… ou ses symphonies de Tchaikovsky chez Canyon). Quant à Stokowsky, ici la Grande Pâque russe avec l’orchestre symphonique de Chicago (1968) avec un superbe effet de soufflet :
Enfin, encore un peu de dopamine avec le 3e mouvement de la 9e de Mahler par Kubelík en concert à la Bavaroise en 1975, certes bien moins bien enregistré : J’ajoute évidemment (31/10/12) la récente réédition du Tricorne par Ansermet chez Praga Digitals, ici pas besoin d’extrait, il faut se précipiter pour l’acquérir et l’écouter en SACD… en plus ce n’est pas cher.
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![]() That was recently proven: as with drugs or food, the music can generate circulation of dopamine, “neurotransmitter of the pleasure and the reward”. For me this results, on Hi-FI or sometimes in exceptional concerts – and not only orchestral -, by the generation of shivers from cranium to the toes… If the literature about the dopamine insists on the pleasure related to waiting the reward of finding known effects, that can go also with works previously unknown, for example with the discovery of a new work of Karl-Amadeus Hartmann by Kubelík: Symphonic Anthems. Emotion probably linked to discover a work which blends wonderfully the styles of Stravinsky and Berg… (not to miss either its delirious interpretation of Islamey de Balakirev, which can be found on Youtube… or his symphonies of Tchaikovsky for Canyon). As for Stokowsky, here Eastern Russian Overture with the Chicago symphony orchestra (1968): (rather clean) Cf. also, for example, his magic Images by Debussy with the LSO for EMI. Lastly, still a little dopamine with the 3rd movement of Mahler’s 9th with Kubelík in concert with the Bavarian in 1975: (not so clean as Haitink or Boulez, but who cares again?) Of course I will add (10/31/12) the Three cornered hat by Ansermet at Praga Digitals: the best reissue I have heard for years; no excerpt here for this very famous session, just get it and listen to it on a SACD device… (bargain price moreover). |
Schubert – Symphonie n°9 La grande – Symphony n°9 The Great
On voudrait signaler ici les occasions que présente la collection “Les indispensables de Diapason”, des interprétations souvent de qualité offertes au prix de 5€ l’unité. Par exemple, un récital Chopin par Guiomar Novaes, un peu daté quand même, un récital Michelangeli (avec un bon report de la Totentanz de Liszt avec Kubelík), mais les 2 contiennent la 2e sonate de Chopin, et là Cortot suffit bien ; des mélodies de Fauré avec surtout Souzay ainsi que Panzera dans L’horizon chimérique. Le CD le plus épatant est celui consacré à Debussy : une version de référence du quatuor de Debussy par les Budapest ; certes ce n’est pas la plus belle sonorité de quatuor notamment dans le finale, mais la tenue rythmique, l’engagement laissent loin derrière les Lasalle par exemple – le 2e mouvement Assez vif et bien rythmé est une merveille. On oubliera Monique Haas dans Pour le piano, un peu bruyante, pour découvrir, entre les excellents Bilitis, Fêtes galantes et Promenoir des deux amants par Suzanne Danco, une perle : la Suite bergamasque par Friedrich Gulda en 1957. Ainsi, son Clair de lune, pris très lentement, est au niveau du Fantasque Samson François ou de l’exotique Magda Tagliaferro. On mettra au premier plan le dernier en date : Les 8 & 9 de Schubert respectivement par Mravinsky et Krips. La version de 1959 de Mravinsky est une merveille absolue – on n’est pas un fan du chef, mais là, la hauteur de vue et la réalisation sont comme surhumaines. Pierre Barbier eut quelques ennuis en Grande-Bretagne et en Asie avec la 4e de Tchaikovsky qui faisait partie du couplage original (Praga Digitals) : certains critiques crurent qu’il s’agissait d’une copie du célèbre enregistrement pour DG, c’est bien mal le connaître. Il est vrai que, réalisée à une journée d’intervalle de l’enregistrement DG, on pourrait s’y méprendre. Toujours est-il que le travail sur la restauration de la bande originale est absolument remarquable. J’ai voulu comparer avec quelques enregistrements en ma possession : Bruno Walter – New York Philharmonic – 1953, Wilhelm Furtwängler – Vienne – 1954 – Live et Rafael Kubelík – Bavaroise – 1978 – live, en proposant le début du 1e mouvement à l’écoute (Andante et début de l’Allegro, ma non tropo). Aucun chef ne fait la reprise (on ne voit pas, comme pour beaucoup de commentateurs, pourquoi, dans les œuvres longues de Schubert, sous prétexte de leur rapport au temps, il faudrait les rendre encore plus longues en faisant systématiquement toutes les reprises). Ici, le diagramme audio du 1er mouvement dans les 4 versions : bien peu de différences. Furwängler :
Krips : Kubelík : Walter : L’entrée du cor, des cordes, puis des hautbois, clarinette et basson suffisent déjà à caractériser les visions de ces grands chefs du passé : romantisme un peu sombre de Furtwängler, contemplation viennoise de Krips, animation chez Kubelík, simplicité chez Walter. Mes préférées sont Krips et Kubelík.
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We would like to point out bargains offered by the collection “The essentials of Diapason” (the leading French musical revue), with interpretations of quality offered for 5€ per CD. For example, a Chopin recital by Guiomar Novaes, a little dated nevertheless, a Michelangeli recital (with a good report of Totentanz de Liszt with Kubelík), but the 2 contain the Chopin’s 2nd sonata, and there Cortot is sufficient…; melodies of Fauré with especially Souzay and Panzera. The most exciting CD is the Debussy: a masterly version of Debussy’s quartet by the Budapest; – the 2nd movement Assez vif et bien rythmé is a marvel. You can forget Monique Haas in Pour le piano, a little noisy, to discover, between the excellent Bilitis, Fêtes galantes and Promenoir des deux amants by Suzanne Danco, a pearl: the Suite bergamasque by Friedrich Gulda in 1957. For example, his Clair de lune, very slow, is at least as good as let say unpredictable Samson François or the exotic Magda Tagliaferro. We will put at the foreground the latest to date: Schubert’s 8 & 9 respectively by Mravinsky and Krips. The Mravinsky version of 1959 is an absolute wonder – we are not a fan of the conductor, but there, the height of sight and the realization are like superhuman. Pierre Barbier who released these concerts had some troubles in Great Britain and Asia with 4th of Tchaikovsky which belonged to the original coupling (Praga Digitals): some critics believed that it was just a copy of the famous recording for DG… It is true that, realized at one day of interval of the DG recording, one could be mistaken. Anyway the restoration of the original band is absolutely remarkable. I take advantage of the last release of this collection to make a small illustration of the famous version of Schubert 9th symphony by Krips with the London symphonic orchestra. The sound recording is remarkable (1958!), the vision of the Austrian conductor also. I wanted to compare it with some recordings in my possession: Bruno Walter – New York Philharmonic – 1953, Wilhelm Furtwängler – Vienna – 1954 – Live and Rafael Kubelík – Bavarian RSO – 1978 – live, by proposing the beginning of the 1e movement (Andante and beginning of the Allegro, ma non tropo). No conductor makes the repeat (one does not see, as for many commentators, why, in Schubert’s longest works, under pretext of their relation to time, they would have to make them even longer making systematically all the repeats). Here (left), the audio diagram of the 1st movement in the 4 versions: very few differences. [excerpts on left column] The entry of the horn, of the strings, then oboes, clarinet and bassoon are already enough to characterize the visions of these great conductors from the past: a little dark romanticism with Furtwängler, Viennese contemplation with Krips, animation with Kubelík, simplicity with Walter. My favorites are Krips and Kubelík. |
Schumann – Piano concerto op. 54 – Discographie – Discography
Schumann – Piano concerto op. 54 – Discographie – Discography
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Nous reprenons après une longue interruption nos « discographies » comparées avec mon frère Bernard Vagne (B) et mon beau-frère Karim Ouchikh (K), toutes sur des œuvres où l’on retrouve Kubelík, site Web oblige… « Discographies » entre guillemets, l’apparition de Qobuz permettant d’élargir nos discothèques déjà bien pourvues. Une trentaine de versions étaient proposées pour le 1er mouvement, après un « écrémage » (B) de versions qui ne semblaient pas pertinentes – malgré l’aura de certaines – par exemple : Katchen/Kertesz, Peraya/Davis et une des pires, Argerich/Harnoncourt, avec en plus certaines raretés amenées par K. Malheureusement, mon classement erratique de CD de concerts ne m’a pas permis d’apporter Firkusny / Kubelik et Arrau / Kubelik à Cologne… Les enseignements que l’on tire de cette – longue – confrontation sont que l’œuvre est merveilleuse, que l’interpréter correctement est décidément bien difficile et que les femmes s’en sortent bien : on a préféré dans l’ordre : Argerich / Rabinovitch, Arrau / Kubelik, [Annie] Fischer / Keilberth, Schnabel / Monteux et Pires / Abbado. On a regretté d’avoir dû abandonner Cortot après le 2e mouvement, été abasourdis par l’audace d’Argerich dans le 1er, époustouflés par le piano d’Arrau, immense, et cela nous permet de rendre hommage à la très grande pianiste Annie Fischer, trop méconnue. Le début de la version Arrau / Kubelík / New York – 1968 : |
We take again after a long interruption our compared listenings with my brother Bernard Vagne (B) and my brother-in-law Karim Ouchikh (K), all on works where one finds Kubelík, Web site obliges… About thirty versions were proposed for the 1st movement, after some filtering (B) of versions which did not seem relevant – in spite of their fame – for example: Katchen/Kertesz, Peraya/Davis and one of the worst, Argerich/Harnoncourt. Unfortunately, my erratic CD classification of concerts did not enable me to bring Firkusny/Kubelik and Arrau/Kubelik in Köln… The lesson which one draws from this – long – confrontation is that this work is marvelous, that to interpret it correctly is definitely quite difficult and that the feminine pianists are at ease with this work: we preferred in order: Argerich/Rabinovitch, Arrau/Kubelik, [Annie] Fischer/Keilberth, Schnabel/Monteux and Pires/Abbado. We regretted having had to give up Cortot after the 2nd movement, astonished by the audacity of Argerich in the 1st, puzzled by the piano of Arrau, immense, and that enables us to pay homage to the great pianist Annie Fischer, too much ignored. Beginning of Arrau / Kubelik / New York – 1968: |