C’est un événement : Le premier opéra de la « septalogie » de Karlheinz Stockhausen – « Jeudi de la lumière » n’avait jamais été donné en France. Le Balcon, dirigé par Maxime Pascal avait déjà participé il y a deux à une représentation à Bâle de cette œuvre.
Elle dure environ trois heures, en trois actes, dont le deuxième entièrement instrumental. Terminée en 1980 elle est écrite pour quatorze solistes (trois voix, huit instrumentistes, trois danseurs), chœur, orchestre et bandes.
Autobiographique (les affres des parents de Stockhausen pendant la Deuxième guerre mondiale), cette œuvre fait appel à quantités d’innovations pour l’époque : musique électronique, spatialisation (les chœurs dans la salle et sur les balcons), des instrumentistes-acteurs, vidéo, etc.
Trois actes donc : I – L’enfance de Michael, II – Le voyage de Michael autour de la Terre, III – Retour au pays. (Ce papier n’est pas un compte-rendu, mais un invitation au spectacle). Si l’œuvre présente quelques longueurs (la séance d’examen de musique au 1er acte ou le flash-back à la fin de l’acte III), on est cependant pris de bout en bout par la succession d’événements, d’effets de scène et surtout par la musique, si bien que l’on n’a qu’un regret à la sortie (accompagnée comme à l’entrée par une fanfare donnée depuis la façade de l’opéra) : revoir le spectacle.
Spectacle maîtrisé de bout en bout, autant par l’ensemble Le Balcon, des cordes du Conservatoire, le chœur d’enfants, les chanteurs et danseurs, mais la palme revient à Maxime Pascal qui a su si bien coordonner l’ensemble, à la joueuse de cor de basset, Iris Zerdoud et surtout à l’extraordinaire trompettiste, presque omniprésent, ceinturé de différentes sourdines : Henri Deléger (il s’agit de la première représentation sans participation des membres de la famille du compositeur).
3 représentations : les 15, 17 & 19 novembre prochains