Après m’avoir aimablement reçu chez lui il y a quelques jours pour une rapide interview, rendez-vous était pris pour ce concert. Exceptionnel à plusieurs titres : on n’entend pas souvent des pièces à deux clavecins et des concerts joués en sextuor de Jean-Philippe Rameau et on n’entendait pas si souvent Skip Sempé en concert à Paris,
Le tout était joué dans la salle Erard, une superbe salle 2nd Empire, d’une jauge d’un peu plus de 180 places, qui permettait à l’époque à la maison Erard, comme pour les autres facteurs, de faire entendre ses pianos et des solistes célèbres, tel Franz Liszt.
Alors quand on est gavé au post-romantisme et à la musique contemporaine, quand en plus on se délectait de la version des concerts en sextuor par l’orchestre de chambre de Caen – 1980 – dirigé par Jean-Pierre Dautel (une transcription tardive d’un inconnu – d’après le site Rameau 2014 : « le terme non baroque « en sextuor » a été ajouté par Camille Saint-Saëns lors de la publication de cette œuvre dans l’édition monumentale Rameau par Durand (1896) »), bref, on va de surprise en surprise :
- On n’avait pas entendu depuis longtemps des clavecins dans une salle : il faut tendre l’oreille, mais on s’y habitue.
- Lorsque les instrumentistes rejoignent le ou les clavecins, avec l’entrée de la violoniste, on se dit mais ce doit être un alto ! C’est simplement que le diapason est très bas…
- La prévention que l’on a vis-à-vis de la pratique à l’ancienne des instruments anciens : la justesse : là on est à près de 100 %, ce qui n’est pas toujours le cas avec un jeu ‘moderne’ !
Ce fut donc en fait un vrai bonheur ; un style français, un ensemble superbement sonnant des phrases superbement conduites. On en redemande, mais Skip Sempé a en projet une série de concerts beaucoup plus développée l’an prochain à Paris…
RT @thierryvagne: Skip Sempé – Soirée Rameau à la salle Erard http://t.co/BE8Q310bHZ
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