Revue blanche est un ensemble belge d’une composition insolite qui fait immédiatement penser à la Sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy (créée en 1916 avec un certain Darius Milhaud à l’alto).
Il s’agit exclusivement d’arrangements pour cette formation : œuvres vocales de Déodat de Séverac, Louis Durey, Erik Satie, Georges Auric, Alfredo Casella et Henri Duparc et instrumentales : Morceaux en forme de poire de Satie et la Sonatine de Maurice Ravel.
Autant dire que l’on se retrouve dans le Paris de la Belle époque, autour de la figure incontournable de la culture parisienne de l’époque, Misia Sert, à la vie aussi riche que la variété des artistes qui l’ont fréquentée : notamment Diaghilev, Proust, Chanel, Cocteau et nombre de peintres. La Revue blanche (1889-1903) est une revue littéraire et artistique belge puis française que Misia Sert contribuera d’ailleurs à sauver de la faillite.
Ce disque est une réussite et est charmant au sens fort du terme. D’excellents instrumentistes entourent la voix à la fois chaude et claire de la soprano Lore Binon (et à l’intonation si sûre !). Chaque pièce bénéficie de cet instrumentarium : les étincelles de la harpe, la chaleur de l’alto ou l’envoûtement de la flûte.
Outre la découverte des mélodies de de Séverac, Durey ou Auric, on notera la poignante Dans une salutation suprême de Casella et l’onirisme de cette version de l’Extase de Duparc. Les versions des pièces pour piano de Satie et de Ravel sont de vraies recréations.
Un disque enchanteur – Livret en anglais mais avec textes des poèmes en français.