Les Musiciens et la Grande Guerre – Site de l’éditeur Éditions Hortus
Les Musiciens et la Grande Guerre :
Volume 1 – Une mort mythique – Albéric Magnard
Volume 2 – 1913 au carrefour de la modernité – Busoni – Debussy Stravinsky
Volume 3 – Hommage à Maurice Maréchal – Fauré – Brahms – Debussy – Honegger
Volume 4 – Mélodies – Prescience – Conscience – Halphen – Février – Jürgens – Ravel – Butterworth – Kelly – Fauré – Farrar – Devaere – Stefan – Debussy – Hahn – Schulhoff
Volume 5 – La naissance d’un nouveau monde – Schulhoff – Bridge – Granados – Boulnois – De la Presle
Volume 6 – Métamorphose – Entre angoisse et renaissance – Andriessen – Jongen – Reger – Ravel
Volume 7 – Les altistes engagés – Vaughan Williams – Hindemith – Schmitt – Koechlin
Volume 8 – Célébrations – Kriéger – Hindemith – N. Boulanger – Devaere – Widor – Villers Stanford – Kelly – Howells – Dupré – Gaul
Volume 9 – Vêpres – Marcel Dupré
Volume 10 – Concertos pour la main gauche – Britten – Korngold
Volume 11 – Chant de guerre – Schmitt – Jongen – Casella – Karg-Elert – Kunc
Volume 12 – Pensées intimes – Pfizner – Kelly- Antoine- L. Boulanger
Volume 13 – Clairières dans le ciel – L. Boulanger – Migot – de la Presle – Ropartz – Vellones
Volume 14 – Sérénade – Hindemith – Toch – Milhaud – Stravinsky – de la Presle
Volume 15 – À nos morts ignorés – Antoine – Boulanger – Caplet – Debussy – Hahn – Gurney
Volume 16 – Verdun, feuillets de guerre – Pierné – Ladmirault – Février – Hahn – Caplet – Vellones – Bruneau
Volume 17 – Vers la vie nouvelle – Chaminade – Baines – Enesco – Boulanger – Cras
Volume 18 – Ombres et lumières – Rudi Stephan – Louis Vierne – Lucien Durosoir
Volume 19 – Dispersions – Alfredo Casella – Paul Hindemith – Raymond Moulaert – Erwin Schulhoff – Louis Vierne
Ayant apprécié le volume 17 – un récital d’Anne de Fornel, et émis quelques doutes sur la pertinence du volume 14 – des quatuors « composés loin du front ou après la guerre », Philippe Saulnier d’Anchald, président des Editions Hortus, avait argumenté sur la légitimité de la présence de ce programme dans cette série. J’ai donc voulu en savoir plus et écouté les 16 autres CD…
Volume 1 – Une mort mythique
Albéric Magnard
Sonate pour Violoncelle et Piano op. 20
En Dieu mon Espérance et mon Espée pour ma Défense
Trois pièces op. 1
Promenades op. 7
Là c’est une évidence de commencer par ce compositeur qui fut tué en tentant de repousser les allemands de son manoir en 1914 (réédition d’un CD paru en 2012 chez le même éditeur). Sa Sonate pour violoncelle est superbement interprétée avec l’élégance d’Alain Meunier et l’excellent Philippe Guilhon-Herbert ; ce dernier interprète son œuvre pour piano, au ton souvent âpre, sauf pour les délicieuses Promenades, si évocatrices et enjouées.
Volume 2 – 1913 au carrefour de la modernité
Igor Stravinsky – Le Sacre du Printemps
Claude Debussy – En Blanc et Noir pour deux pianos
Ferrucio Busoni – Fantasia Contrappuntistica pour deux pianos
Jean-Sébastien Dureau – Vincent Planès, piano
Le Sacre, En blanc et en noir et la Fantasia contrappuntistica de Busoni, sur un piano Pleyel à double clavier par le duo Jean-Sébastien Dureau et Vincent Planès. Un Sacre pas très tonitruant mais avec de superbes sonorités, mais après En blanc et en noir, c’est sans doute la fantaisie de Busoni qui est la plus enthousiasmante. On peut les voir jouer cette pièce ici.
Volume 3 – Hommage à Maurice Maréchal
Gabriel Fauré – Elégie op. 24
Johannes Brahms – Sonate pour violoncelle et piano en mi mineur op. 38
Claude Debussy – Sonate pour violoncelle et piano
Arthur Honneger – Sonate pour violoncelle et piano op. 32
Alain Meunier, violoncelle – Anne Le Bozec, piano
Figure incontournable du violoncelle français, Maurice Maréchal (1892-1964) était célèbre pour son « Poilu », violoncelle de fortune fabriqué au front par des camarades menuisiers dans le bois d’une caisse à munitions. Alain Meunier, accompagné par Anne Le Bozec, rend ici hommage à son professeur. L’Elegie montre la connivence entre les 2 musiciens, toute en pudeur et en élégance. Une très belle sonate de Brahms, superbement sonnante, dans une couleur générale certes « française », mais dans des tempi judicieux et une construction d’ensemble évidente. De même on ne retrouvera pas ici les sortilèges de la récente version Bertrand / Amoyel, de la sonate de Debussy, mais la prise de son très naturelle et intime lui confère une très belle atmosphère. La sonate d’Honegger est restituée dans sa tendresse un peu bourrue (superbe 2e mouvement).
Volume 4 – Mélodies – Prescience – Conscience
Fernand Halphen – Cythère
Henry Février – Dernière chanson
Jürgens – Das Treue Paar – Der Geworbene – Deh Nicht – Fromm
Maurice Ravel – Trois chansons – Nicolette – Trois beaux oiseaux du paradis
George Butterworth – On the idle hill of summer – Loveliest of trees
Frederick Septimus Kelly – Shall I compare Thee ?
Gabriel Fauré – C’est la paix op.114
Ernest Farrar – 3 pièces pour piano op. 23
André Devaere – La flûte amère de l’automne op. 1
Rudi Stephan – Pappel im Strahl – Heimat
Claude Debussy – Noël des enfants qui t plus de maison
Reynaldo Hahn – Le plus beau présent
Erwin Schulhoff – Gesänge op. 39 – Langsam wandle Ich – Lass Mich – Nun versank der Abend
André Devaere – Grave et poignant, pour piano
Rudi Stephan – Abendfrieden
George Butterworth – The lads in their hundreds
Anne Le Bozec accompagne cette fois le baryton Marc Mauillon.
Voix claire, bien timbrée, ductile, à la diction sophistiquée, superbe diction mieux adaptée au français. Superbes oiseaux du paradis. Les circonstances ne portent pas forcément à la subtilité mais plutôt à l’efficacité (Fauré, Debussy). En interlude, trois pièces agréables pour piano d’Ernest Bristow Farrar (1885-1918) et un très beau Grave et poignant d’André Devaere (1865-1941).
Volume 5 – La naissance d’un nouveau monde
Erwin Schulhoff – Sonate pour violoncelle et piano op. 17
Franck Bridge – Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur
Enrique Granados – Madrigal
Joseph Boulnois – Sonate pour violoncelle et piano
Jacques de la Presle – Guitare
Un autre CD consacré au violoncelle par Thomas Duran, violoncelle et Nicolas Mallarte, piano.Une belle sonate de Schulhoff (qui ne mourra « qu’en 1942 » à Theresienstadt, ligne de violoncelle plutôt fauréenne avec un accompagnement brahmsien, deux derniers mouvements enjoués. Suit la sonate de Bridge, toujours un peu dans le même style, une pièce sans prétention de Granados, tout comme Guitare de Jacques de la Presle. Reste la sonate de Joseph Boulnois (1884-1918), avec quelques franckismes, mais une œuvre très vivante et contrastée.
Volume 6 – Métamorphose – Entre angoisse et renaissance
Hendrik Andriessen (1892-1981) – Fête Dieu
Joseph Jongen (1873-1953) – Deux pièces pour orgue op. 53
Sergueï Prokofiev – Toccata op. 11 – Transcription : Thomas Monnet
Max Reger (1873-1916) – Sieben Orgelstücke op. 145 : Trauerode
Joseph Boulnois – Choral
Maurice Ravel – Le Tombeau de Couperin – Transcription : Thomas Monnet
Thomas Monnet – Grand orgue Stahlhuth | Jann de l’Eglise Saint-Martin à Dudelange (Luxembourg)
L’organiste Thomas Monnet est apparemment un spécialiste des transcriptions pour orgue. Une pièce « grand format » d’Andriessen suivi par deux pièces charmantes et allantes de Jongen, la transcription d’un choral franckiste de Bunois et la très prenante Trauerode de Reger, à l’atmosphère quasi mortuaire. Restent 2 transcriptions : la Toccata de Prokofiev m’a laissé franchement perplexe ; le Tombeau de Couperin – cf. – qui a ô combien sa place dans ce programme, me semble perdre beaucoup dans cette transcription.
Volume 7 – Les altistes engagés
Ralph Vaughan Williams – Romance pour alto et piano
Paul Hindemith – Sonate op. 11-4 pour alto et piano
Florent Schmitt – Légende
Charles Koechlin – Sonate op. 53
Vincent Roth, alto et Sébastien Beck, piano.
Le Piano Erard 1879 brinquebale un peu. Belle romance, partition posthume de Vaughan Williams. Sonate décidée et bien tonale d’Hindemith, très belle Légende de Schmitt, mais à mon sens le meilleur du CD est à trouver dans la sonate de Koechlin, une « plainte humaine » disait l’auteur à propos de l’introduction, ce qui vaut pour toute l’œuvre qui fait penser parfois à un ancêtre pour le Quatuor pour la fin du temps. L’œuvre convient parfaitement aux deux interprètes. Inclus un beau papier sur Monteux soldat.
Volume 8 – Célébrations
Georges Kriéger -Toccata
Paul Hindemith – Zwei stücke für Orgel
Nadia Boulanger – Pièce sur des airs populaires Flamands
André Devaere – Les Bourdons de Notre-Dame de Courtrai
Charles-Marie Widor – Salvum fac populum tuum op. 84*
Charles Villiers Stanford – Sonata for organ n°2 ‘Eroica’ op. 151
Frederick Septimus Kelly – Christmas prelude
Herbert Howells -Rhapsody n°3 op. 17-3
Marcel Dupré – Poème héroïque op. 33
Harvey B. Gaul – Chant for dead Heroes
Philippe Brandeis – Orgue des Invalides – Cuivres de la Garde républicaine
Une belle Toccata de Georges Kriéger, mort au front, deux pièces posthumes d’Hindemith, atmosphériques et une pièce façon pastorale de Nadia Boulanger – très belle registration. Un hommage au wallon André Devaere (1890-1914) dans une pièce d’une très belle atmosphère (s’il savait que maintenant dans sa ville natale de Courtrai, devenue Kortrijk, les gens ne répondent à votre question en français qu’après s’être assuré que vous n’êtes pas Belge…). La pièce avec cuivres et timbales de Widor est vraiment une pièce de circonstance. La sonate « héroïque » de l’Irlandais Charles Villiers Standford (1852-1924) – Rheims -Tempo di Marcia Solenne – Verdun – montre une éloquence bien efficace, au moins dans ses deux premiers mouvements, l’inspiration du 3e m’ayant paru plus problématique (mais c’est sans doute plus intéressant qu’un certain rappeur…). La pièce d’Howells est un peu indigeste. Celle de Dupré créée lors de l’inauguration de l’orgue de la cathédrale de Verdun sera jouée par l’auteur lors de l’inauguration de l’orgue du présent enregistrement en 1957. Enfin, une pièce-hommage à des morts aux combat de l’Américan Havey B. Gaul. Un récital très bien interprété et enregistré.
Volume 9 – Vêpres
Marcel Dupré (1886-1971) :
Fifteen Pieces founded on Antiphons op. 18
Cortège et Litanie op. 19
Pastorale op. 27/3
Carillon op. 27/4
Vincent Grévin, par ailleurs directeur artistique du label Hortus, à l’orgue de la collégiale Saint-Pierre de Douai. (Au fait, pas un mot sur cet instrument – et sur l’orgue en général – dans le Dutilleux de Pierre Gervasoni). Je ne suis pas très familier avec l’œuvre de Marcel Dupré, mais ce récital m’a paru très convaincant, notamment les nombreux passages ou jeux joués ppp, saisissants.
Volume 10 – Concertos pour la main gauche
Benjamin Britten – Diversions
Erich Wolfgang Korngold – Concerto pour piano, main gauche, op. 16
Nicolas Stavy, Orchestre national de Lille, Paul Polivnick
J’ai récemment commenté 2 récitals de pièces concertantes pour la main gauche parus chez Pragadigitals (EN). Y figuraient ces Diversions de Britten par Julius Katchen et Britten lui-même au pupitre. Œuvre un peu décorative mais divertissante et superbement écrite. L’interprétation présente me parait digne en tous points de celle des créateurs. J’avoue avoir du mal avec Korngold, j’ai essayé die Tote Stadt et ai abandonné, pareil ici, trop de sirop…
Volume 11 – Chant de guerre
Florent Schmitt – Chant de guerre op. 63
Joseph Jongen – In memoriam op. 63
Alfredo Casella – Pagine di guerra op. 25
4 film – Transcription : Emmanuel Pélaprat
Siegfried Karg-Elert – Innere Stimmen op. 58
Vorspruch Basso ostinato sopra B.A.C.H.
Aymé Kunc – Pensée musicale – Transcription : Emmanuel Pélaprat
Ensemble double expression – Emmanuel Pélaprat
Un disque consacré à « l’orgue du pauvre » (ou « accordéon fixe » ?…). « Obligé » d’aller à l’office dans ma jeunesse, j’ai toujours détesté cet instrument joué alors par un abbé aussi antipathique que sa musique…
Après un très « Saint-Sulpicien » Jongen, une vraie découverte : les 4 pages de guerre de Casella (1915) très marquées par le Sacre et à noter la pièce très originale – piano, harmonium, harpe et soprano – d’Aymé Kunc (1877-1858).
Volume 12 – Pensées intimes
Hans Pfitzner – Sonate pour violon et piano op. 27
Frederick Septimus Kelly – Sonate « Gallipoli » pour violon et piano
Georges Antoine – Sonate pour violon et piano op. 3
Lili Boulanger – Nocturne
Guillaume Sutre, violon – Steven Vanhauwaert, piano
Hanz Pfitzner me fait toujours penser d’une part à l’enregistrement célèbre de son Palestrina par Kubelík et à la fameuse analyse – en réaction – de la Rêverie de Schumann par Alban Berg. Je suppose que la présence de cette sonate est due au fait qu’il dut quitter après la guerre les postes qu’il détenait à Strasbourg. Une œuvre qui m’a paru assez faible, ou alors je n’ai pas assez de « Deutsche Seele ».
La sonate de Frederick Septimus Kelly est surnommée « Gallipoli » en référence à la bataille du même nom (1915) durant laquelle il composa une sonate dédiée à la violoniste hongroise Jelly d’Aranyi, créatrice de Tzigane de Ravel entre autres. C’est une œuvre plus plaisante, avec son premier mouvement au ton curieusement presque primesautier, pour présenter ensuite des tournures plus « anglaises ». Autre découverte, la sonate de Georges Antoine, façon Lekeu ou Franck, très prenante. Enfin un Nocturne de Lili Boulanger, avec sa citation du Prélude à l’après-midi d’un faune, qui fait regretter sa disparition précoce, comme un Jehan Alain féminin. Très belle interprétation d’un programme rare.
Volume 13 – Clairières dans le ciel
Pierre Vellones- Lettre du front
Joseph-Guy Ropartz – Quatre odelettes
Georges Migot – Sept petites images du Japon
Jacques de la Presle – Chanson de la rose – La branche d’acacia – Heureux ceux qui sont morts…
Lili Boulanger – Clairières dans le ciel
Pierre Vellones – Aux gonces qui se débinent
Duo Contraste : Cyrille Dubois, ténor – Tristan Raës, piano
On comprend que l’éditeur ait mis en première plage la très élégante Lettre du front de Pierre Vellones, pour reléguer en dernière place Aux gonces qui se débinent, volontairement vulgaire (pour un vieux d’origine parisienne comme moi, un gonce est un « mec »). De lumineuses mélodies de Ropartz (étonnante Je n’ai rien que trois feuilles d’or… dont la première moitié est a capella). Étonnantes aussi les aphoristiques Sept petites images du Japon de Georges Migot, suivies d’agréables mélodies de Jacques de la Presle. Le plat de résistance qui donne le titre au CD : les treize pièces des Clairières dans le ciel de Lili Boulanger, cycle remarquablement poétique et très original (citant Tristan – 6e). Superbe CD.
Excellent duo, où l’élégance du ténor le dispute à l’impeccable soutien du pianiste.
Volume 14 – Sérénade – Hindemith – Toch – Milhaud – Stravinsky – de la Presle
Volume 15 – À nos morts ignorés
Reynaldo Hahn – À nos morts ignorés
Rudi Stephan – In Nachbars – Garten – Am Abend –
Robert Patrick Weston – Good by-eee !
Albert Roussel – A Farewell – Light
André Caplet – La Croix douloureuse
Claude Debussy – Pour les vêtements du blessé
Ivor Gurney – Severn Meadows – All night under the moon – In Flanders
Georges Antoine – Wallonie
André Caplet – Détresse
Claude Debussy – Berceuse héroïque op. L.132
Nadia Boulanger – Soir d’hiver
Rudi Stephan – Abendlie
Lili Boulanger – Dans l’immense tristesse
Fernand Halphen – Le jour succombe
Haydn Wood – Roses of Picardy
J.P. Long – Oh! it’s a lovely war
Marc Mauillon, baryton – Anne Le Bozec, piano
Les morceaux qui m’ont paru sortir du lot : Très belle mélodie de Hahn, de même que la 1ère de Stephan, Light de Roussel. Magnifique Croix douloureuse de Caplet, avec une superbe partie de piano, très bien rendue, l’atmosphère des pièces de Gurney et la prenante Dans l’immense tristesse de Lili Boulanger. Debussy figure avec une pièce de commande d’à peine plus d’une minute Pour les vêtements du blessé, puis avec la réduction pour piano de la Berceuse héroïque (pour rendre hommage à S.M. le roi Albert 1er de Belgique et à ses soldats -œuvre composée à la demande du romancier anglais Hall Caine, pour un livre d’hommage au roi des Belges [King Albert’s book] publié par le Daily Telegraph, et auquel participèrent notamment Saint-Saëns, Messager, Paderewski, Mascagni et Elgar.) à propos de laquelle Debussy déclara « croyez bien que la musique de guerre ne se fait pas ne temps de guerre »…
Volume 16 – Verdun, feuillets de guerre
Gabriel Pierné – Six ballades françaises – Les dernières pensées
Paul Ladmirault – La petite bague de la tranchée
Jacques de la Presle – Ô Morts
Henry Février – Chansons de la Woëvre – Mimi Pinson met sa cocarde
Reynaldo Hahn – Cinq petites chansons – La balançoire – Nuits de grand vent
André Caplet – Le vieux coffret – In una selva oscura
Pierre Vellones – Lettre de chez nous
Henry Février – Chansons de la Woëvre – Chanson à ma mie
Alfred Bruneau – Le tambour
Reynaldo Hahn – Aux morts de Vauquois
André Caplet – Solitude
Jacques Pillois – Feuillets de guerre – Il est un air… Mi-brise, mi-brume
Henry Février – Chansons de la Woëvre – Octobre
Vincent Scotto – Les tourneuses d’obus
Henry Février – Chansons de la Woëvre – La lettre
Fernand Halphen – Vieille chanson
André Caplet – Prière normande
Reynaldo Hahn – Cinq petites chansons – Mon petit bateau – Un bon petit garçon
Vincent Scotto – La Tranchée aux étoiles
Françoise Masset, soprano – Anne Le Bozec, piano
La plupart des oeuvres de ce CD sont le fait de compositeurs ayant combattu à Verdun (Caplet, Février, Hahn, Ladmirault, La Presle, Pillois ou Vellones). De très belles pièces (Pierné, Ladmirault, Vellones, Caplet – Solitude), mais tout serait presque à citer. très belle pretation de la soprano Françoise Masset, et toujours un très bel accompagnement, attentif et sensible, d’Anne Le Bozec.
Volume 17 – Vers la vie nouvelle – Chaminade – Baines – Enesco – Boulanger – Cras
Volume 18 – Ombres et lumières
Rudi Stephan – Musik für sieben Saiteninstrumente op. 16
Louis Vierne – Quintette pour piano et cordes op. 42
Lucien Durosoir- Poème pour violon, alto et piano
Ensemble Calliopée :
Karine Lethiec, alto et direction
Maud Lovett, violon
Christophe Giovaninetti, violon
Florent Audibert, violoncelle
Laurène Durantel, contrebasse
Frédéric Lagarde, piano
Sandrine Chatron, harpe
L’œuvre de l ‘Allemand Rudi Stefan, de 1911, compositeur qui mourra sur le front de l’Est en 1915, est d’un sombre prémonitoire, très bien construite avec de superbes harmonies. Un chef d’œuvre à découvrir (2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, piano & harpe). Interprétation de grande classe de l’Ensemble Calliopée. Je crois que s’il n’y avait qu’un seul CD à acquérir parmi les 18, ce serait celui-là.
Autre œuvre de consistance – et de circonstance celle-ci – la Quintette pour piano de Louis Vierne, écrit en 1918 après la mort de son fils au front. Une œuvre émouvante, d’une inspiration franche, vivante (le climax du 1er mouvement, impressionnant). Un quintette prenant et poignant. Enfin, le Poème de Lucien Durosoir, intéressant, mais d’une inspiration un peu moindre.
Volume 19 – Dispersion
Erwin Schulhoff – Fünf grotesken op.21
Paul Hindemith – In Einer Nacht, Träume und Erlebnisse op.15
Alfredo Casella – Inezie op.32
Raymond Moulaert – Sonate en fa dière majeur
Louis Vierne – Poème des cloches funèbres : le glas
Steven Vanhauwaert, piano
(26/8/16)
Ce 19e volume (il y en aura 25 en tout m’a-t-on dit) est consacré au piano seul. Il nous permet de retrouver, en soliste cette fois, ce pianiste, une heureuse découverte, comme celle d’Anne de Formel auparavant. Il interprète avec délié et légèreté des cinq Grotesques de Schulhoff (on pense à du Séverac mâtiné Doucet). Le cycle de quatorze pièces (1917-1919 « En une nuit : rêves et expériences vécues ») d’Hindemith est d’une toute autre veine et d’une grande diversité :
- Müdigkeiten (lassitudes)
- Sehr langsam (très lent)
- Phantastisches duett zweier Baüme vor dem Fenster (duo fantastique de deux arbres devant la fenêtre)
- Rufe in der horchenden Nacht (appels dans la nuit qui écoute)
- Ziemlich schnelle Achtel (assez rapide)
- Sehr lebhaft, flimmernd (très vif, scintillant)
- Nervosität (fébrilité)
- Scherzo
- Programm-Musik: Kuchuk und Uhu (programme musical : le coucou et le hibou)
- In der Art eines langsamen Menuetts (à l’allure d’un menuet lent)
- Prestissimo
- Böser traum (mauvais rêve) : d’après un thème de Rigoletto de Verdi
- Fox-trot
- Double-fugue avec strettes
Si certaines sont un peu extérieures – mais même dans le pastiche, Hindemith n’est ni gai ni joyeux…, d’autres sont d’une grande intériorité (1, 2…). Steven Vanhauwaert est aussi à l’aise dans l’entrain des premières que dans le contrôle des sonorités dans les autres.
Suivent les 3 Inezie (« riens ») de casella, un peu néo (Stravinsky, Bartok…) données avec une belle stabilité rythmique. Suit une œuvre de belle facture du compositeur belge Raymond Moulaert (1888-1963) qui méritait bien cette exhumation et Le glas de Vierne, pièce bouleversante dans sa simplicité, magnifiquement rendue ici.
Superbe pianiste pour un des plus beaux disques de la collection.
En résumé, une bien belle anthologie, que l’on quitte à regret, avec nombre de découvertes, tant d’œuvres que de compositeurs. Certes de nombreux autres compositeurs auraient pu y figurer : Gustav Holst qui composa L’ode à la mort en 1919, Fritz Kreisler, les 3 viennois, etc.
À noter la qualité technique des enregistrements et celle des livrets.