Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas écouté du piano ravélien aussi maîtrisé et poétique.
Au programme :
Sonatine - Menuet sur le nom de Haydn - Valses nobles et sentimentales - Menuet antique - Pavane pour une infante défunte & Le Tombeau de Couperin
J’en veux un peu à Clément Lefebvre, car cela fait trois fois que j’écoute ce disque, alors que tant d’autres nouveautés m’attendent… Pourtant une première écoute rapide m’avait laissé penser que cela aller manquer de brio. J’ai bien fait de le remettre. Certes, les tempi sont légèrement mesurés, mais cela laisse la place à une grande poésie, gommant parfois l’aspect néoclassique de la musique de Ravel.
On a le sentiment d’être au cœur de cette musique : les tempi donc, quelques rubatos aussi discrets qu’efficaces, une sonorité très bien contrôlée, aussi colorée que timbrée. Que de beautés dans Le Menuet sur le nom de Haydn. Le summum du disque est pour moi les Valses nobles, merveilleuses à la fois de clarté et d’affect.
Un petit bémol pour La Pavane, un peu trop lente à mon goût cette fois et la notice aurait pu rappeler que chacune des six pièces du Tombeau de Couperin est dédicacée à des amis du musicien, tombés au feu au cours de la Première Guerre mondiale. (cf.)
Un très beau disque Ravel chez evidence.