Lorsque l’on parle de chefs d’orchestre du passé qui furent plus célèbres pour cette activité que pour celle de compositeur, on cite volontiers Pablo Casals, Antal Dorati, Otto Klemperer, Wilhelm Furtwängler, Igor Markevitch, Paul Paray, Victor de Sabata, Giuseppe Sinopoli, Bruno Walter, Felix Weingartner mais beaucoup moins Jean Martinon ou son ami Rafael Kubelík.
Ce dernier a un imposant catalogue, mais ne profitait guère de sa position de chef international pour faire jouer sa musique. Des concertos, des opéras, des pièces chorales, des œuvres symphoniques, etc. et donc six quatuors à cordes. Kubelík déclarait « Pour mois composer est une nécessité. Je compose de la musique principalement parce qu’elle est en moi. Il m »importe finalement peu que j’ai du succès en tant que compositeur ou que j’en fasse une carrière. »
Son deuxième quatuor avait connu une édition assez confidentielle il y a presque quinze ans (cf.). C’est le quatuor tchèque Sedlacek qui vient d’enregistrer ces trois quatuors Cf.
C’est toujours bien écrit pour les cordes : Kubelík était violoniste avant de devenir chef d’orchestre. Le numéro 3 « Fantaisie » est d’une seule traite, assez motorique d’abord, puis rêveur, d’une écriture et d’une facture assez classiques avec quelques glissandi que l’on retrouvera dans les deux autres quatuors.
Le n° 5 est en cinq mouvements. Il nous confirme que ce n’est en aucun cas de la « musique de chef d’orchestre », d’un langage personnel même qi l’on est dans une veine plutôt néoclassique : un Allegro très animé précède un andante nocturne, un vivace enjoué, un adagio recueilli pour se terminer par un grave très Beethovénien (n° 16).
Le quatuor a pu me donner les dates de 1947 pour le 3e et 1980 pour le 6e et apparemment son 4e est introuvable…
Le n° 6 est en deux mouvements et est de la même eau que les deux précédents, sinon qu’il sonne plus « tchèque ».
Très belle interprétation du quatuor Sedlacek. On espère un deuxième volet.