Les (8) Études-Tableaux op. 33 furent composées en 1910, celles (9) de l’op. 39 datent de 1916 et 1917 et furent les dernières pièces qu’il écrivit à Moscou, peu avant son exil américain.
Cf. l’article Wikipedia sur la numérotation confuse des études-tableaux op. 33.
Bref, il y a en tout 17 études. On peut penser qu’il y a vraiment beaucoup de notes dans cette musique, mais, comme chez Liszt, de la – folle – virtuosité naît la poésie. Ce qui frappe toujours à l’écoute de ces œuvres, c’est leur beauté plastique en quelque sorte.
(J’ai retrouvé une illustration intéressante sur la grandeur des mains de Rachmaninov, ci-contre – d’ailleurs, comme Arrau, Barenboim n’a jamais enregistré sa musique).
Ces deux cahiers ont été enregistrées de nombreuses fois, notamment par le spécialiste Vladimir Ashkenazy. Il s’agit ici du premier enregistrement du jeune (1996*) pianiste italien Alberto Ferro, lauréat de nombreux prix internationaux.
Et on est conquis ; j’ai comparé pour confirmer mon impression de l’excellence de ce disque la 1ère Étude-tableau op. 33 avec les versions Thiollier et Ashkenazy : Thiollier paraît un peu hors sujet (1’58 contre environ 2’50 pour les deux autres – c’est indiqué Allegro non troppo) et Ashkenazy un peu raide.
Car ce qui frappe le plus chez Alberto Ferro, c’est l’allant, la sonorité comme aérée sans parler de l’indépendance des mains. Idem pour la suite : un régal de musicalité et de réalisation technique (y compris la prise de son).