C’est la première anthologie consacrée à François Meïmoun, né en 1979, nommé récemment professeur d’analyse au CNSMP. Il s’agit principalement d’enregistrements publics réalisés par Radio France (on aurait pu couper les applaudissements). Le propos liminaire et poétique du compositeur ne nous éclaire guère cependant sur son esthétique et sa grammaire ; pour l’avoir rencontré, je sais l’homme discret.
Le CD débute avec Le chant de la création par l’Orchestre national de Bordeaux-Aquitaine, dirigé par Paul Daniel, sorte de concerto pour orchestre en trois parties. Un début un peu spectral et assez réjouissant – très belle fin assez mahlérienne, un deuxième mouvement scandé et dynamique, un troisième mouvement superbe de virtuosité orchestrale, avec ses cordes divisées, un mouvement tendu avec des envolées dramatiques. Il serait vain de citer tous les compositeurs auxquels j’ai pu penser au cours de trois écoutes attentives, mais il n’y a aucune citation ou plagiat de quelque tournure que ce soit. Une très belle œuvre.
Roger Muraro interprète La Danse, selon Matisse. Pièce jouée avec toute la virtuosité requise.
Le Quatuor Ardeo interprète le 1er quatuor à cordes. dans un enregistrement privé un peu lointain. Une pièce intéressante, un peu une esquisse (7’48).
La Danse du Peyotl pour piano à 4 mains et Hora pour deux pianos sont jouées par Vanessa Wagner et Marie Vermeulin. Épatantes interprètes pour la première, assez motorique façon Hindemith ou la deuxième, plus ludique et volubile.
Je passe sur Accolades dont j’avais déjà parlé lors de sa sortie (cf.).
Arrive le grand Quatuor Tana (au fait les Arditti fêtent leur 45e anniversaire !) pour le 5e quatuor de François Meïmoun. Musique âpre, nocturne parfois aux nombreux effets (au bon sens du terme), je dirais un peu à la manière d’un Ligeti.
Un disque important qui révèle une voix originale et talentueuse. (site du peintre en couverture)