Texte ou musique, texte et musique, parlé / chanté… Depuis Rousseau jusqu’au XXe siècle, de nombreuses partitions ont mêlé musique et texte parlé de façon de plus en plus intime. On qualifia ces pièces de mélodrames (Berlioz utilisera le terme de mélologue pour son Lélio ou le Retour à la vie).
On trouvera ici une liste des principaux mélodrames ; il y manque notamment Le Chant d’amour et de mort du cornette Christoph Rilke de Viktor Ullmann que j’ai eu le bonheur d’entendre en concert par Jonas Vitaud (cf.).
Des neuf mélodrames proposés sur ce CD 5 sont de Liszt, 3 de Schumann et 1 de Schubert. Ils ont été traduits en français par le comédien Vincent Figuri, celui de Schubert, Abschied von der Erde, figurant également dans sa langue originelle.
Il est frappant que, dès les quelques notes d’introduction, on reconnaît aussitôt le style de chaque compositeur. C’est une très bonne idée d’avoir traduit et dit les textes en français. C’était une pratique courante de donner les opéras dans la langue du lieu jusque dans les années 60, cette pratique a été abandonnée, sous l’influence de Karajan notamment. Cela apporte pourtant ici beaucoup de clarté et de connivence avec le texte.
La réalisation est superbe, avec une profonde entente entre les deux protagonistes. Pascal Amoyel nous captive dès les premières notes du presque atonal Moine triste de Liszt, et Vincent Figuri met très bien son timbre, sa diction et sa connaissance du sujet au service des textes. C’est vivant, prenant et bien enregistré – Livret de V. Figuri très averti.
Un CD Salamandre.