J’étais convié hier soir à un concert faisant partie de la tournée d’adieu du Quatuor Emerson, constitué il y a maintenant 47 ans.
La soirée d’hier comportait en première partie un documentaire (« Avant qu’il ne soit trop tard ») de Mathieu Amalric sur l’enregistrement du dernier disque du Quatuor Emerson paru chez Alpha Classics. Documentaire fort bien réalisé et monté qui montre le degré d’humour, parfois presque potache, qui liait les cinq protagonistes, passant presque instantanément à un grand état de concentration ; un bonheur de musique par des artistes parfois critiques envers eux-mêmes et parfois émerveillés des résultats obtenus.
Je ne reçois pas les nouveautés Alpha Classics, mes papiers vont en priorité aux nouveautés qui me sont adressées et que je trouve intéressantes; mais j’avais déjà écouté ce denier CD des Emerson sur les plateformes et avait été enchanté. On y retrouve la Melancholie d’Hindemith et le 2e quatuor de Schoenberg donnés hier soir (qui comprenait également le quatuor de Ravel superbement exécuté), avec en plus ici le Quatuor op.3 de Berg et la Chanson perpétuelle de Chausson.
L’œuvre de jeunesse d’Hindemith est une trouvaille magnifique de sensualité souvent post-romantique – Le Quatuor de Schonberg également, comme le dit l’excellente Barbara Hannigan : « Au moment où la voix entre dans le quatrième mouvement, avec « Ich fühle luft von anderem planeten », on a l’impression qu’une brise fraîche, réconfortante, extra-terrestre, incite doucement à s’éloigner de ce qu’on connaît et aime, y compris l’harmonie ». À une belle Chanson perpétuelle de Chausson s’ajoute une interprétation remarquable du Quatuor de Berg.
Une splendide réussite Alpha Classics.