L’éditeur Triton nous propose quelques nouveautés intéressantes.
Trios pour piano de Mendelssohn
Tout d’abord les 2 trios pour piano de Mendelssohn. Ces trios ont été enregistrés de très nombreuses fois, par exemple par le « trio » Jascha Heifetz, Gregor Piatigorsky, Artur Rubinstein. On trouvera donc des formations présentant sans doute un plus grand chic instrumental, mais le Trio Pilgrim – Delphine bardin – piano, Arno Madoni – violon et Maryse Castello, violoncelle, nous propose des lectures pleines de finesse et de poésie, dans un véritable esprit de musique de chambre.
Erik Satie – Embryons desséchés
Voilà un CD plein d’humour proposé par le duo Ludmilla Guilmault / Jean-Noël Dubois consacré à Erik Satie, né à Honfleur le 17 mai 1966, il y a donc 150 ans. Ce récital joué tour à tour par chaque pianiste qui se retrouvent parfois à 4 mains est rythmé par les 7 Gnossiennes ; on y trouve notamment Les embryons desséchés, les Véritables préludes flasques pour un chien, La Belle excentrique.
Le choix d’un Bösendorfer impérial s’avère très pertinent : sa sonorité est ensorcelante, il a été légèrement désaccordé pour conférer à certaines pièces un côté bastringue – de nombreuses pièces relevant du genre Caf’conc. Pleins d’allant dans les pièces de caractère, mystérieux et poétiques à souhait dans les pièces plus méditatives, les deux pianistes méritent tous les éloges (…de la Rose-Croix).
À découvrir, le deuxième Embryon « D’Edriophtalma » qui détourne la Marche funèbre de Chopin et que Satie présentait comme inspiré par « la célèbre mazurka de Schubert »…
En faisant ce papier, j’ai lu que John Cage avait joué 7 heures durant, 840 fois, les Vexations de Satie, à rapprocher des 12 heures de l’intégrale Philip Glass que donnera Nicolas Horvath à la Philharmonie le 1er octobre prochain (qui a lui-même fait 20 heures non-stop de Vexations…).