Olivier Messiaen par Cassandre Marfin – John Field par Florent Albrecht – Hélène de Montgeroult par Nicolas Horvath
Olivier Messiaen par Cassandre Marfin
La jeune (1993*) pianiste belge Cassandre Marfin nous propose des pièces choisies des Vingt regards sur l’enfant Jésus et du Catalogue d’oiseaux. Cela faisait quelque temps que l’on avait pas écouté un nouveau récital de musique de Messiaen pour le piano et c’est un vrai bonheur. Dans des tempi mesurés, Cassandre Marfin nous offre un festival de couleurs sans jamais forcer le trait ; on entend rarement un piano si bien sonner grâce à l’excellence de la pianiste, de l’instrument et de la captation.
Le tout donne un sentiment de plénitude façon zen, sans que l’on ne s’ennuie un seul instant.
Un bain de jouvence auriculaire.
On peut acquérir ce disque ici.
John Field par Florent Albrecht
Florent Albrecht nous propose, pour son premier enregistrement, 16 Nocturnes du compositeur irlandais John Field (1782-1837) – dont un inédit. J’étais un peu inquiet à la vue du CD, à la fois pour les 65′ de nocturnes qu’il propose et pour le choix d’un pianoforte de 1826. Il n’y avait pas de quoi : l’antiquité est bien captée et propose de belles couleurs, malgré un aigu un tantinet aigrelet et ce corpus est en fait très vivant et intéressant.
Si John Field fut le premier à utiliser le genre du nocturne et s’il a eu une influence sur Chopin (qui l’entendit jouer de son vivant), il ne faut pas s’attendre à trouver du Chopin dans sa musique, si ce n’est l’attention constante portée au cantabile.
Un disque très agréable dans une ambiance rêveuse.
Hélène de Montgeroult par Nicolas Horvath
Nicolas Horvath s’est spécialisé ces dernières années dans des programmes en dehors des sentiers battus. En voici un nouvel exemple avec ces 2 CDs qui proposent une dizaine de sonates pour piano d’Hélène de Rougemont, dont plusieurs en premier enregistrement mondial. Hélène de Montgeroult (1765-1836) était une pianiste et compositrice – célèbre pour sa méthode de piano – dont on a pu dire qu’elle était (décidemment) comme « le chaînon manquant entre Mozart et Chopin ».
C’est une musique tantôt charmante, tantôt « costaude » et carrée, souvent plein de notes à rabord, mais c’est très bien construit et intéressant, faisant penser à la musique de son contemporain Muzio Clementi. Saluons l’investissement (infatigable) de Nicolas Hovarth pour cet enregistrement plus qu’intéressant.