On commence à mieux connaître Mieczysław Weinberg (1919-1996), compositeur russe d’origine polonaise, ami de Chostakovitch. Sa judaïté freina sa carrière, notamment sous Staline. L’Association internationale Mieczysław Weinberg a été créée en 2015 pour mieux faire connaître sa musique, à l’instigation du chef Thomas Sanderling et du violoniste Linus Roth.
Le premier CD est un récital pour clarinette et piano réunissant le clarinettiste espagnol Pablo Barragán et la pianiste germano-italienne Sophie Pacini. Il propose les sonates pour clarinette de Francis Poulenc, Leonard Bernstein, Sergei Prokofiev (transcription de la Sonate pour flûte et piano) et donc celle de Mieczysław Weinberg. Ce sont quatre chefs d’œuvre qui nous sont proposés, celles de Poulenc (1962) et de Prokofiev (1943) avec leur langage harmonique si personnel, celle de Bernstein (1942) très vivante et inventive et donc celle de Weinberg (1945) , parfois aux accents Klezmer, avec notamment un 3e mouvement très original par sa longue introduction au piano suivies de superbes envolées de la clarinette,
Le jeu et les sonorités de Pablo Barragán sont exceptionnels et le duo formé avec Sophie Pacini fonctionne à merveille. Un très beau disque Aparté.
Le 2e CD est entièrement consacré à Mieczysław Weinberg, avec le Concertino pour violoncelle op.43 bis (1948), la Fantaisie pour violoncelle et orchestre op.51 (1953) et sa dernière œuvre, la Symphonie de chambre n°4 op. 153 (1992).
Le Concertino est une œuvre superbe que les violoncellistes devraient mettre plus souvent à leur répertoire : tantôt méditatif dans ses deux adagios (avec bien sûr la finesse de trait de Pieter Wispelwey), tantôt dansant avec entrain. La Fantaisie est du même acabit avec ici aussi des mélodies prenantes et une orchestration discrète ; un allegro con fuoco fait planer de le souvenir de Chostakovitch.
Enfin, la 4e symphonie de chambre qui inspira ces mots à un ami de Weinberg : « Dans la musique de Weinberg, le majeur est triste et le mineur est brillant, car ce monde instable entrelace constamment chagrin et bonheur, peur et espoir ».
Très belle prestation de l’ensemble belge Les Métamorphoses sous la direction de Raphaël Feye.
Un disque Evil Penguin Classic.