On connaît Michelangeli, Pollini, ou par exemple Tipo et Fiorentino, mais le pianiste et chef d’orchestre italien Michele Campanella (1947*) a toujours eu une présence assez discrète en France. Grand ami de Philippe Entremont, j’ai demandé aussi son opinion à un pianiste italien ami, qui était moins enthousiaste, pour employer une litote. Et pourtant si je fais ce papier c’est parce que c’est bigrement intéressant.
Bon, enregistrer à 74 ans les Tableaux après des centaines d’enregistrements, c’est osé, mais c’est une version passionnante par son intériorité, son déroulement calme et cette sorte de questionnement de la partition. C’est donc une version très personnelle : en témoigne un piano subito dès la première Promenade qui à la fois interpelle et séduit. Tout au long on est pris par une gestion du temps, une maîtrise du discours. On trouvera bien sûr des versions plus virtuoses et parfois tout aussi caractérisées (cf. Philippe Entremont 1959 par exemple), mais c’est une lecture très originale. Suit un 3e sonate de Scriabine assez longue, variée, donnée avec beaucoup de sentiment.
Cela donne envie d’aller écouter de – nombreux – enregistrements précédents du pianiste italien.
Un disque Odradek.
On peut également l’écouter ici : https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_k_F7pnssJ9ZXdqVp4zq40A3zE3qzadN64