Mahler 9 – Discographie – 2/2 [1/2]
II. Im Tempo eines gemachlichen Landlers – Etwas tappisch und sehr derb
III. Rondo-Burleske: Allegro assai
Pour éviter les manipulations, on jugera les 23 versions restant en lice sur les 2 mouvements centraux, assez cousins et on n’écoutera pas le IV faute de temps.
On attend cette fois du mordant, du rythme, du second degré et de la virtuosité ainsi qu’une véritable construction du III, si énigmatique.
Jacha Horenstein – Wiener Symphoniker – 1950 – Le II doit être terrien et grossier. C’est terrien ici, mais l’orchestre est un peu à la peine et ce mouvement paraît s’éterniser, c’est trop lent. Le III est bien fait, mais un peu « pieds dans la glaise ». 7,5
Bruno Walter – Columbia symphony orchestra – 1961 – II : c’est très « gemächlish », peut-être un peu trop élégant, quand on entend cette prise de son, on regrette que Furt soit mort trop tôt… Mais aussi bien interprété que c’est, on trouve, à cause du tempo modéré, ce mouvement un peu longuet. Mais quel orchestre !
III : C’est encore magnifique, mais on aimerait un tempo un peu plus vif. 8,5
John Barbirolli – Berliner philharmoniker – 1964 – II : tempo rapide, manque un peu d’accents, l’orchestre est virtuose, mais les timbres manquent de corps, j’ai toujours pensé que ce n’était pas un orchestre pour Mahler, malgré ses immenses qualités instrumentales… Tout sonne un peu plat et quand on connaît les 5 et surtout 6 par Barbirolli à Londres, on se demande si la faute n’est pas à attribuer à l’orchestre. III : C’est très décidé, mais ça manque néanmoins d’allant. Un mystère : un des meilleurs orchestres du monde, un des plus grands chefs mahlériens… et çà ne fonctionne pas vraiment, même si on est évidement à un très haut niveau. 7,5
Jacha Horenstein – London Symphony Orchestra – 1966 – II – Plus terrien tu meurs.. Quelques rallentandos incongrus, mais c’est chantant, superbe orchestre. III – Un festival de cuivres ! C’est assez enlevé et vivant. 8,5
Vaclav Neumann – Gewandhaus Orchester, Leipzig – 1967 – Belle prise de son, tempo allant. III : un peu trop dans le même esprit du II. 7,5
Rafael Kubelík – Boston symphony orchestra – 1967 – Le II manque un peu de nerf, mais on entend quantité de lignes secondaires et la variété des ambiances et des vitesses soutient l’intérêt, superbes instrumentistes. III : manque un peu de ‘drive’, quelques tunnels. 7,5
Kirill Kondrashin – Moscow State Philharmonic Orchestra – 1967 – II : Tempo rapide, animation un peu forcée : Chostakovitch a été inspiré par Mahler, pas l’inverse ! III – Idem, impressionnant de virtuosité mais pour moi à côté du sujet. 7
Rafael Kubelík – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks – 1967 – II – 2 mois plus tard en studio : c’est un peu plus lent, mais beaucoup mieux tenu. Alors qu’il s’ouvrait à Erich Kleiber de sa difficulté à diriger la 7e, ce dernier lui aurait dit : « respirez : ». C’est bien ça ici… Cela paraît difficilement surpassable, orchestre compris. III – « Provocant » indiquait Mahler, je ne sais si ce l’est assez ici, mais c’est en tous cas décidé, c’est magistral, même si la prise de son m’a toujours paru curieusement moins claire et moins timbrée que celle du II… 9
Georg Solti – London symphony orchestra – 1967 – II : tempo retenu; j’allais émettre des réserves sur le manque de ‘naturel’, mais c’est magistral, même s’il y a quelques effets au niveau de la captation (la version Chicago écoutée par erreur est peut-être mieux ici…). III : çà attaque d’enfer… c’est très virtuose. 8,5
Otto Klemperer – New Philharmonia Orchestra – 1967 – II : C’est bien lent, assez étale. III : idem, hors sujet. 7
Rafael Kubelík – Chicago symphony orchestra – 1969 – II – Son peu présent, c’est assez pâle. III – Prise de son trop précaire pour juger.
Bruno Maderna – BBC Symphony Orchestra – 1971 – II – Tempo très rapide, qui va en s’assagissant, c’est très vivant, analytique, la prédilection du chef pour l’aspect polyphonique paye ici. III : encore un tempo d’enfer, l’orchestre suit admirablement. C’est démoniaque, on est pris dans une danse infernale, j’ai rarement entendu quelque chose d’aussi génial. On peut le trouver sur Spotify. 9,5
Carlo Maria Giulini – Chicago symphony orchestra – 1976 – Autre chef italien, autre univers… II : tempo retenu, superbes sonorités, mais c’est sans doute trop élégant. Le III est encore plus dans cette optique « du beau dans Mahler », avec un certain manque d’animation. 8
Hanz Zender – Rundfunk-Sinfonie Orchester Saarbrücken – 1977 – II : Très second degré, genre ‘pied de nez », très original. III : ça manque de nerf, même si l’on peut apprécier la mise en valeur des voix secondaires. 7,5
Rafael Kubelík – New York Philharmonic – 1978 – Sûr que ce n’est pas une radiographie de la partition et heureusement ! La version la plus vivante avec Kubelík / DG et Maderna jusqu’ici. Et encore une fois, je l’ai publiée – certes dans une qualité sonore moyenne. 9,5
Herbert von Karajan – Berliner Philharmoniker – 1980 – II : cela manque de relief, sonne un peu épais et manque d’animation. De beaux détails instrumentaux. III : Début décidé, encore une fois superbe instrumentalement, mais c’est un peu linéaire. 7,5
Herbert von Karajan – Berliner Philharmoniker – 1982 – II : ça paraît mieux partir, mais ensuite la tension tombe. III : c’est un peu lent et ne soutient guère l’intérêt. 7,5
Leonard Bernstein – Israël Philharmonic Orchestra – 1985 – II : On a plus de nerf ici, quelques interventions de cuivres un peu intempestives, le chef tape du pied. Pas le meilleur orchestre du monde : manque de violons, timbalier pataud… mais on a ici une véritable interprétation, façon danse démoniaque. III : tout fonctionne bien également, on n’est pas à la recherche du beau, mais du sens. 8,5
Giuseppe Sinopoli – Philharmonia orchestra – 1993 – II : Tempo allant, lecture un peu uniforme. III : La prise de son un peu lointaine donne une image par trop globale. Guère passionnant. 7,5
Pierre Boulez – Cleveland orchestra – 1995 – II : Dès le début, dans un tempo sage, on assiste à une maîtrise orchestrale supérieure. Mais le résultat est plutôt froid et stylisé. III : idem, avec un peu plus d’animation à la fin toutefois. 7,5
Simon Rattle – Berliner philharmonker – 2007 – On a lu des papiers dithyrambiques à propos de leur 2e donné à la Philharmonie de Paris il y a quelques jours. II : On a bien un côté inexorable, mais c’est un peu lent, beaucoup de détails. III : Plus décevant, c’est un peu nonchalant. 7
Gustavo Dudamel – Los Angeles Philharmonic orchestra – 2012 – II : Tempo lent, Manque de relief et d’animation. III : C’est propre, mais on n’accroche pas. 7,5
On n’a pas retrouvé Gielen ni Stenz…