Liszt – Les Idéaux – Rafael Kubelik
Kubelik a donné ces Idéaux le 9/10-5-74 à Munich. Il a dirigé très peu de Liszt : Totentanz avec Michelangeli et Freire (ce dernier lors de ces mêmes soirées), 1er concerto avec Michelangeli, 2e avec Arrau et ces Idéaux. Il y avait également, dans la lignée de ses programmes innovants (suivis plus tard notamment par Abbado à Berlin), Exorzismus eines Liszt-Fragments du compositeur munichois Peter Jona Korn, œuvre créée deux ans auparavant par Steinberg à Pittsburgh.
Pierre Barbier m’a avoué avoir dû investir plus que de coutume pour faire restaurer cette bande radio : diapason changeant, « klong » sans doute dûs à des chocs sur l’antenne de réception… Tout cela a disparu et on obtient ici le meilleur résultat possible (sauf à avoir accès à une bande hypothétique de la Bavaroise). Curieux tout de même que Kubelik n’ai pas dirigé d’autres poèmes symphoniques (ni la Faust…). Même s’il y a une ou deux hésitations de l’orchestre, c’est une lecture magnifique dans l’engagement et les couleurs orchestrales dans le style un peu rhapsodique de Kubelik qui savait comme personne faire sonner tant de répertoires divers. Rien que ces Idéaux (Die Ideale, le 12e et le plus long des poèmes symphoniques de Liszt, 27′ environ) méritent l’acquisition de ce SACD.
Mais ce CD de Poèmes symphoniques de Liszt – annoncé comme « Volume 1 » – comprend également deux classiques du disque : Les Préludes par Fricsay et Tasso par Karajan, le premier superbe de couleurs, d’élan, parfois un peu métronomique, le second d’un beau panache orchestral. On connaît moins Stanislav Macura, chef tchèque né en 1946, qui officierait au Théâtre Morave d’Olomouc (rappelons la superbe intégrale des poèmes symphoniques du hongrois Arpad Joó). Son Mazeppa avec l’Orchestre radio-symphonique de Prague – 1960 – est d’une très belle facture, avec des caractérisations très réussies.